France

En prévision des crises futures, le ministère des Armées entend augmenter le nombre de réservistes

Dans un entretien au Figaro, Sébastien Lecornu a annoncé que le gouvernement souhaitait doubler le nombre de réservistes disponibles dans l'armée. Il a notamment évoqué un éventuel assouplissement des critères d'admission.

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a confié le 5 septembre au Figaro avoir engagé une réflexion pour doubler le nombre de réservistes et mieux «utiliser» les 40 000 existants qui pourraient être appelés à jouer un «rôle majeur» en cas de crise.

En cas de menace hybride ou de crise, les réserves peuvent jouer un rôle majeur

«Nous avons aujourd’hui 40 000 réservistes qui ne sont d’ailleurs pas toujours suffisamment bien utilisés. Nous menons actuellement une réflexion profonde d’organisation», déclare-t-il dans cet entretien, alors que le président Emmanuel Macron a annoncé en juillet son intention de «doubler le volume des réserves opérationnelles des armées». 

Baisser les critères d’admission ? 

«En cas de menace hybride ou de crise, les réserves peuvent jouer un rôle majeur pour permettre aux armées de monter en puissance, y compris en suppléant les militaires d’active appelés à d’autres tâches», fait valoir le ministre, qui a pour «priorité» de «démultiplier les réserves au sein du SSA», le service de santé des armées.

Pour augmenter le nombre de réservistes, «il faut aussi réfléchir aux critères d’admissibilité physique ou de santé», souligne-t-il : «Certains concitoyens sont refusés pour leur poids ou leur âge : or ils peuvent être détenteurs d’une compétence cyber, par exemple, essentielle !» Sébastien Lecornu appelle par ailleurs les employeurs à la «bienveillance avec leurs salariés réservistes». 

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Interrogé sur le souhait d’Emmanuel Macron de voir les armées françaises «faire davantage» pour développer le Service national universel (SNU) visant les jeunes, Sébastien Lecornu y est favorable, malgré les réticences d’une grande partie des militaires. «Les militaires sont prudents quand ils pensent qu’on veut les détourner de leur mission centrale. Mais il y a un avant et un après 24 février», date du déclenchement de l’opération russe en Ukraine, fait-il valoir. 

«La question de la résilience du pays, en cas de conflit ou de choc majeur, préoccupe les militaires. Ils savent très bien qu’ils auront besoin du soutien de tous pour remplir leur mission», estime-t-il. Le Service national universel (SNU), promesse de campagne d’Emmanuel Macron, a été lancé en 2019 et a pour objectif de toucher 50 000 jeunes au total cette année via des stages de cohésion.

Quant au projet d’encadrement militaire de mineurs délinquants évoqué par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, «des expérimentations sont déjà en cours à la Réunion, en Bretagne et dans l’Eure», sous la houlette du ministère de la Justice, selon Sébastien Lecornu.

Toutefois, précise le ministre, «ne sollicitons pas les armées pour compenser certaines défaillances de notre société», en leur demandant par exemple de conduire des bus scolaires faute de chauffeurs, au risque de «perdre de vue le sens profond de la mission initiale du soldat».




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