Le président turc s'est rendu en Azerbaïdjan. Erdogan et Aliev ont salué les liens qui unissent les deux pays. Bakou et Ankara ont l'intention d'ouvrir le corridor de Zangezur au détriment de l'intégrité territoriale arménienne.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait l’éloge le 13 juin de l’alliance entre la Turquie et l’Azerbaïdjan, lors d’une visite dans cette ex-république soviétique du Caucase après sa réélection à la tête de l’Etat turc.
La Turquie et l’Azerbaïdjan sont «deux Etats, une seule nation», a lancé le président turc, reprenant un slogan illustrant la proximité historique entre ces deux pays. «Et nous allons continuer sur ce chemin de manière résolue», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev.
Une alliance aussi militaire
Les deux chefs d’Etats ont affirmé qu’ils allaient accentuer leurs efforts pour ouvrir un couloir terrestre reliant la Turquie au principal territoire de l’Azerbaïdjan via l’Arménie, un projet ancien et complexe.
«L’ouverture du couloir de Zangezur est inévitable. Le plus tôt sera le mieux. Nous allons accentuer nos efforts en ce sens», a déclaré Ilham Aliev. Ce couloir «sera important pour renforcer les relations entre la Turquie et l’Azerbaïdjan», a renchéri Erdogan.
Signe de l’alliance entre les deux pays, la Turquie livre des drones à l’Azerbaïdjan qui lui ont permis de remporter une guerre contre l’Arménie en 2020 pour le contrôle de la région disputée du Nagorny-Karabakh. En évoquant cette guerre, Ilham Aliev a affirmé que des décennies de «négociations ont échoué à apporter des résultats, mais notre force y est parvenue». Bakou et Ankara vont «renforcer leur force dans le monde et dans la région», a-t-il assuré.
La guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’est soldée à l’automne 2020 par un cessez-le-feu signé sous médiation de la Russie, Bakou ayant repris d’importants territoires contrôlés par des séparatistes arméniens.
Pachinian contraint de se rapprocher d’Erdogan ?
Depuis, l’Arménie et l’Azerbaïdjan négocient un traité de paix, mais la situation reste tendue avec des affrontements frontaliers réguliers.
Depuis cette guerre, la Turquie cherche aussi à apaiser ses relations avec Erevan. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a ainsi assisté à la cérémonie d’investiture d’Erdogan, réélu fin mai.
Les rapports entre la Turquie et l’Arménie restent empoisonnés par les massacres d’Arméniens commis lors de la Première Guerre mondiale dans l’Empire ottoman, ancêtre de la Turquie, ce qu’Erevan et de nombreux pays considèrent comme un génocide, un terme qu’Ankara rejette.
Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et la communauté des historiens. Selon les estimations, jusqu’à 1,5 million d’Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman.
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