Arrivé ce 5 mai à Paris pour une visite d'Etat, le président chinois Xi Jinping a déclaré dans les colonnes du Figaro vouloir « œuvrer avec la France et toute la communauté internationale » à « résoudre la crise » en Ukraine.
«Nous espérons que la paix et la stabilité reviendront rapidement en Europe, et entendons œuvrer avec la France et toute la communauté internationale à trouver de bonnes pistes pour résoudre la crise», a écrit le dirigeant chinois Xi Jinping dans une tribune publiée par Le Figaro ce 5 mai.
Le président chinois Xi Jiping a été accueilli ce 5 mai peu après 16h00 (heure locale) à l’aéroport d’Orly par le Premier ministre Gabriel Attal. Il sera reçu lundi 6 mai à l’Elysée par son homologue français Emmanuel Macron. Après la France, le dirigeant chinois se rendra en Serbie et en Hongrie, moins hostiles à l’égard de Moscou.
«Nous comprenons le bouleversement qu’engendre la crise ukrainienne pour les Européens», a encore écrit Xi Jinping, rappelant de surcroît que «la Chine n’est pas à l’origine de cette crise, et elle n’y est pas non plus partie ou participante». Un rappel jugé nécessaire alors que Pékin a été accusé par l’Occident de soutenir la Moscou. Washington a sanctionné en début de mois 80 entreprises chinoises et hong-kongaises qui auraient commercé avec la Russie.
«Nous avons toujours joué un rôle constructif pour favoriser un règlement pacifique»
Depuis février 2022, la Russie s’est en effet tournée vers la Chine à la suite des sanctions occidentales. Pékin et Moscou s’accordent par ailleurs sur le refus de l’hégémonie occidentale. Le dirigeant chinois a néanmoins insisté sur la neutralité de son pays. «Nous avons fourni à l’Ukraine des aides humanitaires, et notre envoyé spécial a fait plusieurs déplacements dans les pays concernés », a encore rappelé Xi Jinping. Et d’ajouter : «plus la crise persiste, plus l’Europe et le monde en pâtissent».
«Nous avons toujours joué un rôle constructif pour favoriser un règlement pacifique», a plaidé le président chinois : «À plusieurs occasions, j’ai appelé à observer les buts et principes de la Charte des Nations unies, à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays, à prendre en compte les préoccupations sécuritaires légitimes des différentes parties, et insisté sur l’impératif de ne pas utiliser d’armes nucléaires ni de mener de guerre nucléaire ».
Nouvelles pressions occidentales
Pékin a proposé en effet un règlement politique en 12 points en février 2023 afin de mettre fin au conflit en Ukraine, impliquant le respect de la souveraineté des États et le début de pourparlers. Des propositions saluées par Moscou mais jusque-là écartées par l’Occident, qui estime que les négociations ne débuteront que selon la volonté de Kiev. Depuis plusieurs semaines, Paris semble vouloir faire pression sur Pékin pour s’adresser à Moscou.
«Si les Chinois cherchent à approfondir leur relation avec leurs partenaires européens, il est très important qu’ils entendent notre point de vue et qu’ils commencent à le prendre au sérieux», a déclaré une source diplomatique française à Reuters.
La visite de Xi Jinping et ses propos sur l’Ukraine interviennent alors que le président français Emmanuel Macron a multiplié les déclarations belliqueuses à l’égard de la Russie, depuis le mois de janvier et l’annonce de la livraison de 40 missiles Scalp supplémentaires à Kiev. Dernière sortie en date : dans un entretien au The Economist publié le 2 mai dernier, le président français a de nouveau assumé la possibilité de déployer des troupes occidentales en Ukraine, notamment si Kiev venait à en faire la demande.
Tensions économiques entre Bruxelles et Pékin
Autre pomme de discorde entre la Chine et la France : certains dossiers économiques épineux. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est attendue lors de cette rencontre franco-chinoise à l’Elysée pour soulever les différends commerciaux.
Bruxelles a multiplié ces derniers mois les enquêtes sur les subventions étatiques chinoises dans plusieurs secteurs industriels, notamment les véhicules électriques, et accuse la Chine de fausser la concurrence. Pékin de son côté dénonce une approche «protectionniste». Les autorités chinoises ont lancé leur propre enquête antisubventions visant essentiellement le cognac français.
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