Une porte-parole de l'énergéticien EDF a annoncé le 15 octobre à l'AFP que les mouvements sociaux peuvent «avoir un impact sur le planning de retour en production de certains réacteurs» sans donner de détails.
EDF a repoussé le redémarrage de cinq réacteurs nucléaires dans un contexte de grève pour les salaires sur certains sites, a appris l’AFP le 15 octobre auprès de l’entreprise.
Les mouvements sociaux peuvent «avoir un impact sur le planning de retour en production de certains réacteurs», a indiqué une porte-parole du groupe à l’AFP. «Pour les réacteurs en production, cela peut se traduire par des baisses de puissance temporaire», a-t-elle ajouté.
EDF a ainsi actualisé sur son site la date de redémarrage de plusieurs réacteurs, sans toutefois dire dans quelle mesure ces retards étaient liés au mouvement social : Cattenom 1, Cruas 2 et 3, Saint-Alban 2 et Tricastin 3. Ces retards vont d’un jour à près de trois semaines selon les réacteurs.
30 réacteurs sur 56 opérationnels
EDF dénombrait des mouvements sociaux sur six sites le 14 octobre. Les centrales nucléaires en grève pour les salaires ont reconduit le même jour leur mouvement pour le week-end, lequel semble s’étendre lentement mais sûrement. Ce mouvement vise à faire pression sur les négociations salariales des entreprises du secteur de l’énergie et notamment EDF, où une première réunion est prévue le 18 octobre.
Si cette grève n’a pas d’incidence à ce stade pour le grand public et pèse essentiellement sur les finances d’EDF, elle pourrait «impacter le calendrier» de remise à disposition de tranches nucléaires sur le réseau, la plupart des centrales en grève étant soumises à des opérations de maintenance, indiquait le 14 octobre à l’AFP Claude Martin, de la FNME-CGT.
«Nous sommes aujourd’hui à 30 réacteurs sur 56 qui fonctionnent, nous allons passer dans les prochaines semaines environ 40, l’objectif est de passer à 45 en janvier», avait dit le président Emmanuel Macron dans une interview télévisée le 12 octobre. «Cet objectif, tout indique que nous le tiendrons», a-t-il jugé.
A l’approche de l’hiver, la France est fragilisée en raison d’une production électrique nucléaire au plus bas, liée à des travaux ou des problèmes de corrosion sur une partie de ses réacteurs nucléaires. Et elle ne peut guère compter sur sa production hydraulique, amoindrie en raison de la sécheresse. Le gestionnaire du réseau RTE avait jugé en septembre le risque de tension sur le réseau électrique cet hiver «accru» mais «maîtrisable grâce à une forte mobilisation» en faveur d’économies d’énergie.
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