Le parquet de Paris a lancé une enquête préliminaire pour «harcèlement moral» visant l'ex-secrétaire d’État Nathalie Elimas. L'enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne.
Une enquête préliminaire a été ouverte le 17 mars pour «harcèlement moral» visant l’ex-secrétaire d’État Nathalie Elimas après des accusations de collaborateurs et un signalement de l’administration à la justice, a indiqué ce 18 mars le parquet de Paris, sollicité par l’AFP.
Nathalie Elimas, chargée de l’Éducation prioritaire jusqu’à son départ du gouvernement début mars, avait fait l’objet d’une enquête administrative de l’Inspection générale de l’enseignement supérieur et de la recherche (IGESR) qui avait débouché sur un signalement à la justice reçu le 10 mars par le parquet de Paris.
L’enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Avant d’ouvrir une enquête préliminaire, les magistrats du parquet de Paris devaient d’abord déterminer si les faits reprochés à l’ex-secrétaire d’État étaient détachés de sa fonction ou non.
Dans la seconde hypothèse, le dossier aurait alors été transmis à la Cour de justice de la République, seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les ministres pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions.
On lui reproche des faits de «harcèlement» voire de «maltraitance»
L’AFP avait révélé mi-janvier que Nathalie Elimas faisait l’objet d’une enquête administrative de l’IGESR après des signalements internes quant à des «dysfonctionnements» au sein de son cabinet relatifs «aux relations de travail».
Plusieurs sources avaient indiqué à l’AFP que la secrétaire d’État se voyait reprocher des faits de «harcèlement», voire de «maltraitance», sur des collaborateurs. Toutes ont préféré garder l’anonymat.
Au moins trois sources avaient aussi souligné que l’emploi au sein du cabinet d’un très proche de Nathalie Elimas, décrit par l’une de ces sources comme «intouchable», serait l’un des volets de cette enquête administrative.
L’ex-secrétaire d’État s’était dite deux jours plus tard «victime d’une attaque de grande violence».
Mi-février, un pré-rapport interne avait été remis à Jean Castex. Selon deux sources interrogées par l’AFP, les témoignages visant Nathalie Elimas étaient «concordants», «graves» et «accablants». L’Élysée avait annoncé le 5 mars qu’elle quittait le gouvernement.
Une semaine plus tard, elle avait annoncé à l’AFP avoir porté plainte pour «dénonciation calomnieuse». «Devant l’importance prise par cette affaire, j’ai décidé de me défendre et de franchir une première étape, en déposant plainte pour dénonciation calomnieuse», avait-elle indiqué.
«Voilà plusieurs semaines que je suis salie et calomniée dans les médias qui reprennent des accusations portant gravement atteinte à mon honneur et à ma dignité», avait-elle justifié.
Âgée de 48 ans, Nathalie Elimas était entrée au gouvernement en juillet 2020 après avoir été élue en 2017 députée MoDem (majorité présidentielle) du Val-d’Oise.
La secrétaire d’Etat Nathalie Elimas visée par une enquête administrative pour harcèlement