Le président turc Recep Tayyip Erdogan a opposé le 2 décembre une fin de non-recevoir aux appels de l'administration américaine pressant la Turquie de rompre ses liens avec le mouvement islamiste palestinien du Hamas.
«Nous élaborons et concevons notre politique étrangère à Ankara uniquement en fonctions des intérêts de la Turquie et des attentes de notre peuple», a déclaré le 2 décembre le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et de l’intelligence financière, Brian Nelson, avait fait part de la «profonde» inquiétude de Washington au regard des liens entretenus par Ankara avec le Hamas, lors d’une visite cette semaine en Turquie.
Les Etats-Unis, a précisé Nelson, n’ont pas détecté de flux financiers en direction du Hamas via la Turquie depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, mais il a souligné qu’Ankara avait aidé le Hamas à accéder à des financements par le passé et a appelé la Turquie à sévir contre de potentiels futurs transferts de fonds.
Pour Erdogan, le Hamas est un «parti politique»…
Le président Erdogan a quant à lui rappelé que Washington n’ignorait pas que la Turquie, à l’inverse des Etats-Unis, ne considérait pas le Hamas comme une organisation terroriste. «Tout d’abord, le Hamas est une réalité en Palestine, c’est un parti politique là-bas, qui s’est présenté aux élections en tant que parti politique et les a gagnées», a-t-il déclaré dans un texte publié par ses services.
« Je suis certain que nos interlocuteurs reconnaissent les efforts constants et équilibrés de la politique étrangère de la Turquie dans de tels crises humanitaires et conflits », a-t-il ajouté.
… et Israël un «État terroriste»
Fervent défenseur de la cause palestinienne, le président turc a pris fait et cause pour le Hamas à mesure que le nombre de victimes palestiniennes de la bande de Gaza augmentait.
Le chef de l’État turc a plusieurs fois qualifié Israël d’«État terroriste», estimant que le Hamas était un «groupe de libérateurs qui protègent leur terre». Israël avait rappelé fin octobre l’ensemble de ses diplomates en Turquie, Erdogan ayant accusé Israël de commettre «des crimes de guerre».
Deuxième jour après la trêve : la bande de Gaza intensément bombardée par Tsahal