France

Barricades et incendies ont émaillé une nuit de violences à Sevran et Aulnay-sous-Bois

Les villes de Sevran et Aulnay-sous-Bois ont été secouées par une nuit de violence entre le 26 et le 27 mars, avec barricades et incendies de véhicule, notamment un poids-lourd. Ces tensions font suite au décès d'un homme tué par un tir de policier.

Des violences urbaines ont éclaté dans la nuit du 27 au 26 mars à Sevran (Seine-Saint-Denis) et un bus a été brûlé à Aulnay-sous-Bois, nouvel épisode de tensions après la mort le 26 mars d’un homme au volant d’une camionnette volée, tué par le tir d’un policier.

Des individus ont mis le feu à huit véhicules, dont un poids-lourd, et quatre autres ont été brûlés par la propagation de cet incendie dans le quartier des Beaudottes à Sevran, selon une source policière. Des barricades enflammées ont aussi été montées à Rougemont, autre quartier de cette ville populaire au nord de Paris, toujours selon cette source.

Peu avant minuit dans la ville limitrophe d’Aulnay-sous-Bois, le conducteur d’un bus de la RATP a dû s’arrêter devant une barricade dressée au milieu de la route et a demandé aux passagers de descendre, selon une autre source policière, qui ajoute qu’une «cinquantaine d’individus munis de barres de fer» ont également réussi à dérober un bus de la RATP, qu’ils ont incendié dans la cité des 3 000 à Aulnay-sous-Bois.

Des images tournées dans la nuit par le journaliste indépendant Clément Lanot montrent la carcasse fumante du bus, sous une caméra de surveillance incendiée.

Cinq interpellations ont eu lieu, a indiqué la source policière, soulignant qu’aucun policier n’avait été blessé.

La nuit précédente avait également été marquée par des feux de poubelle et des jets de projectiles sur les forces de l’ordre, déployées en renfort pour sécuriser les lieux. Face à cette situation, une réunion devait se tenir le 28 mars entre les maires de Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France, ainsi que la préfecture de Seine-Saint-Denis.

Les échauffourées ont démarré après la mort le 26 mars d’un homme de 33 ans, quelques heures après avoir été touché par le tir d’un policier lors d’une intervention entre les villes voisines d’Aulnay-sous-Bois et Sevran.

Sollicité pour le vol d’une fourgonnette vers 12H30, un équipage de la brigade anti-criminalité d’Aulnay-sous-Bois retrouve le véhicule et tente de procéder au contrôle du chauffeur, arrêté à un feu rouge.

«Un policier s’est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer précisément, a fait usage de son arme – un seul coup de feu – au moment où la camionnette redémarrait brusquement», a expliqué Eric Mathais, le procureur de la République de Bobigny, dans un communiqué le 27 mars.

L’automobiliste a fini sa course quelques centaines de mètres plus loin en percutant des voitures en stationnement, dans une allée du quartier des Beaudottes, selon le parquet. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l’enquête. Le policier, «en état de choc, a dû être hospitalisé et les médecins n’ont pas encore autorisé son audition», a indiqué le procureur de la République.




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