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Coran brûlé : la justice suédoise annule une décision de la police interdisant une manifestation

La justice suédoise a annulé une décision de la police interdisant de brûler le Coran lors d'une manifestation. Le renseignement a annoncé l'arrestation de cinq personnes suspectées de préparer un «acte terroriste» en représailles à cet acte.

Le renseignement suédois a annoncé l’arrestation ce 4 avril de cinq personnes suspectées de préparer un «acte terroriste» en Suède en représailles à l’autodafé d’un Coran par un militant, geste qui avait déjà eu de graves répercussions internationales.

Cliché pris à Stockholm, le 21 janvier 2023.

Suède : un militant de droite radicale brûle le Coran devant l’ambassade de Turquie à Stockholm

Ces arrestations coïncident avec une décision de la justice suédoise d’annuler des interdictions de manifestations prévoyant des autodafés du livre sacré de l’islam, qui ont suscité de vives protestations dans le monde musulman et compromis l’adhésion suédoise à l’OTAN.

Le coup de filet antiterroriste a eu lieu «de façon coordonnée» le 4 avril au matin à Eskilstuna, Linköping et Strängnäs, trois villes différentes du centre du pays, a annoncé le renseignement intérieur suédois.

Les suspects sont «considéré comme ayant des liens internationaux avec l’extrémisme islamiste violent», indique Säpo, le service de la sûreté de l’Etat suédois, précisant qu’«un attentat n'[était] pas considéré comme imminent».

Le Coran brûlé par le militant anti-islam suédo-danois Rasmus Paludan devant l’ambassade de Turquie à Stockholm début janvier a mis le gouvernement suédois dans l’embarras. Stockholm s’est retrouvé coincé entre le droit suédois sur la liberté de manifestation, très libéral, et l’émotion du monde musulman et notamment de la Turquie.

Après l’autorisation donnée à Rasmus Paludan début janvier, la police avait choisi d’interdire d’autres manifestations prévoyant de brûler des Corans, invoquant notamment des menaces pour la sécurité. Ces interdictions avaient été contestées devant la justice du royaume, au motif qu’elles violent la liberté constitutionnelle de manifester.

La police «n’avait pas de fondement suffisant à sa décision» pour interdire deux manifestations prévoyant de brûler le Coran devant l’ambassade de Turquie et celle d’Irak, a estimé ce 4 avril la Cour administrative d’appel.

La juge chargée du dossier a considéré que les menaces invoquées par la police pour interdire des autodafés n’étaient «pas suffisamment concrètes ou liées aux manifestations en question», indique le tribunal dans un communiqué.

L’affaire des Corans brûlés est une des raisons pour lesquelles la Turquie a décidé d’approuver l’entrée de la Finlande dans l’OTAN, mais pas de la Suède.

OTAN: Erdogan refuse le soutien turc à la demande d’adhésion suédoise

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