Le Marocain Yassine Kanjaa, auteur présumé de l'attaque à la machette qui a visé deux églises la semaine passée à Algésiras en Espagne, va être incarcéré pour «terrorisme». Un sacristain avait été tué, plusieurs autres personnes blessées.
L’auteur présumé de l’attaque à la machette le 25 janvier contre deux églises d’Algésiras (sud de l’Espagne) a été accusé formellement de «terrorisme» et va être placé en détention provisoire, a annoncé le 30 janvier la justice espagnole.
Yassine Kanjaa, un Marocain de 25 ans, va être incarcéré pour des faits «d’assassinat et blessures à des fins terroristes», a précisé dans un communiqué l’Audience nationale, le tribunal madrilène chargé notamment des affaires de terrorisme.
Selon le ministère de l’Intérieur, Yassine Kanjaa a attaqué après 19h le prêtre de l’église de San Isidro d’Algésiras «armé d’une machette, le blessant grièvement». «Il s’est ensuite rendu à l’église Nuestra Señora de La Palma», distante de quelques centaines de mètres, «où il s’en est pris au sacristain» à qui il a infligé «plusieurs blessures mortelles» en dehors du lieu de culte.
Le sacristain est mort sur la place devant l’église tandis que le prêtre, blessé au cou, a été opéré et a pu sortir rapidement de l’hôpital.
L’auteur présumé a visé de façon «délibérée» des religieux
Selon les premiers éléments d’enquête, Yassine Kanjaa a agi de façon «consciente» afin de provoquer «des dommages majeurs», en visant de façon «délibérée» des religieux puis une personne qu’il considérait comme «infidèle», un Marocain auquel il reprochait de s’être éloigné de l’islam, souligne le tribunal.
Même s’il n’était a priori «pas directement lié à une organisation terroriste déterminée», il a «mené son action au nom du phénomène djihadiste» qui «provoque la terreur au sein de la société et déstabilise la paix sociale», ajoute-t-il.
Yassine Kanjaa, qui faisait l’objet d’une procédure d’expulsion pour situation irrégulière depuis le mois de juin, vivait non loin de ces deux églises. Selon le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, il n’avait jamais attiré l’attention des services de sécurité espagnols ou d’autres pays pour des faits de «radicalisation».
Dans un document judiciaire consulté par l’AFP, le magistrat chargé de l’affaire a fait, lui, le lien entre cette attaque et le «salafisme djihadiste» et relaté qu’après son arrestation, le suspect a «crié à plusieurs reprises “Allah Akbar”».
Le gouvernement n’avait pour sa part pas écarté la semaine dernière l’hypothèse de troubles mentaux. Un voisin du suspect avait indiqué à l’AFP que le jeune Marocain «n’était pas bien dans sa tête» et qu’il avait «totalement changé depuis un peu plus d’un mois», se laissant «pousser la barbe» et en ne s’habillant «plus qu’en djellaba».
Attaque à l’arme blanche en Espagne: un sacristain tué, plusieurs blessés dont un prêtre