Chroniques

Les images lumineuses de New Delhi témoignent du rôle de la présidence indienne à l’issue du sommet

La capitale indienne, qui pour un week-end s’est transformée en l’une des villes les plus illuminées et les plus sûres de la planète, a capté l’attention du monde entier.

Cet article a été initialement publié par RT en langue anglaise sous le titre As G20 wraps up, glowing images of New Delhi powerfully evoke India’s presidency par Aditya Sinha, éditeur de RT Features.

Pour ce qui est du gouvernement indien, la réunion du week-end des pays du G20 a commencé dans la bonne humeur et s’est terminée euphoriquement avec l’adoption d’une déclaration, un jour plus tôt que d’habitude.

Sans autres questions importantes après l’adoption de la déclaration commune, la troisième journée, qui est normalement le point culminant du sommet, s’est avérée être un désastre, les pluies nocturnes ayant quelque peu inondé le site de Pragati Maidan.

Celui-ci a été construit sur 49,8 hectares de terrain près de la rive de la Yamuna il y a environ 50 ans par la regrettée Indira Gandhi pour y organiser la Foire commerciale internationale. Le Premier ministre Narendra Modi, dont le gouvernement aurait dépensé plus de 41 milliards de roupies (493 millions de dollars américains) pour les préparatifs du sommet du G20, lui a apporté des améliorations impressionnantes.

«Notre sommet du G20 a été marqué par la participation de la population»

A l’époque, les salles étaient construites suivant le style traditionnel : rafraîchies par des murs épais, des fenêtres encastrées et de hauts plafonds. Dans les années 1980, un couple pouvait se rencontrer à la Foire commerciale annuelle et prétendre examiner des machines-outils soviétiques tout en échangeant des regards furtifs. Aujourd’hui, il y a la climatisation.

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Le trajet de la banlieue sud de Gurgaon à Pragati Maidan, au cœur de Delhi, a été révélateur. Les rues étaient vides, de même que le métro de la ville. Je n’ai vu aucun chien errant pendant les 15 minutes de promenade entre la station de métro et le stade Jawaharlal Nehru, d’où les journalistes ont été transférés vers Pragati Maidan. Où étaient donc les habitants de Delhi ?

«Notre sommet du G20 a été marqué par la participation de la population», a déclaré aux médias le sherpa du sommet, Amitabh Kant, lors de la première conférence de presse qui s’est tenue le 8 septembre. «Tous les Indiens y ont participé».

Le problème que posait l’invitation des médias internationaux à la ville confinée de Delhi était que certains ne manqueraient pas de la comparer au sommet du G20 de Hangzhou en 2016, où le président chinois Xi Jinping avait accueilli, entre autres invités, le Premier ministre Modi. Cette année, on sait que Xi Jinping n’a pas participé au sommet mais cela n’a semblé déranger personne, à l’exception de quelques journalistes.

Lors du G20 de 2016, la sécurité n’était pas aussi stricte, comme l’a indiqué à RT un journaliste étranger. Dans la capitale indienne, ce dernier s’est installé dans un hôtel de luxe près de Connaught Place, au centre-ville de Delhi, et le matin où il s’est enregistré cinq policiers avec un berger allemand ont envahi sa chambre pour examiner ses effets personnels.

«Cela ne m’est jamais arrivé en Chine», a-t-il déclaré. Il a toutefois admis que la sécurité en Inde ressemblait de plus en plus à celle de la Chine qui invoque le prétexte des «raisons de sécurité» pour faire tout ce quelle veut aux citoyens du pays comme aux étrangers. A titre de comparaison, un autre ami a évoqué avec nostalgie le sommet du G8 de 2006 auquel il avait assisté à Saint-Pétersbourg, en Russie. En racontant ces souvenirs, il a poussé un soupir.

«Une Terre, une famille, un avenir»

Le site du sommet était exquis, mais plus encore que le site, c’était l’approche. Des panneaux d’affichage avec le portrait du Premier ministre indien Narendra Modi ont accueilli les délégations sur des kilomètres jusqu’au lieu du sommet : ils étaient installés sur les lampadaires, les barrières de sécurité, sur le bord de la route, à chaque arrêt de bus, littéralement, partout.

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La plupart d’entre eux portaient le message : «Vasudhaiva Kutumbakam», signifiant «le monde est une seule famille». Et en effet, le thème de l’Inde pour le sommet était «Une Terre, une famille, un avenir».

Cependant, malgré toutes ces opérations de relations publiques, on a eu l’impression que le message sous-jacent était «Un sommet, un hôte». L’épouse d’un diplomate travaillant à Dubaï a déclaré que la plupart des visiteurs étaient émerveillés.

Au bout du compte, ce n’est pas le G20 qui a fait l’actualité mais ce qui est ressorti des réunions en marge de celle-ci : le corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe, une sorte d’initiative opposée à la Nouvelle route de la soie, prônée par la Chine. Peu importe.

Les dirigeants des pays du G20 ont adopté la déclaration de Delhi le premier jour, et non le dernier comme on s’y attendait – si l’on espérait parvenir à un consensus. L’Inde s’est couverte de gloire et était remplie d’une euphorie que même l’inondation nocturne du complexe exquis de Pragati Maidan, dont les images sont désormais familières aux gens du monde entier, n’a pas pu atténuer.

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