Le fils du président américain Joe Biden a été visé le 7 décembre par une deuxième inculpation de la justice fédérale américaine, cette fois pour fraude fiscale. Une accusation qui va alimenter les critiques de l'opposition républicaine à un an de la présidentielle américaine.
Hunter Biden, 53 ans, «a été impliqué dans un stratagème» qui lui a permis de ne pas payer 1,4 million de dollars en impôts dus pour la période fiscale allant de 2016 à 2019, rapporte l’acte d’accusation de la justice américaine, le 7 décembre.
Il «a dépensé des millions de dollars dans un style de vie extravagant au lieu de payer ses impôts», poursuit le document, qui détaille neuf chefs d’accusation, allant de la fraude fiscale aux fausses déclarations.
L’ancien avocat et hommes d’affaires a dépensé son argent pour financer sa consommation de drogues, s’offrir la compagnie «d’escorts», des voitures et des vêtements de luxe, selon l’acte d’accusation.
Cette nouvelle inculpation signifie que le fils du président, déjà poursuivi pour détention illégale d’arme, pourrait être jugé deux fois l’an prochain, alors que son père tente de se faire réélire à la Maison Blanche.
Ces nouvelles poursuites étaient attendues depuis que l’accord de plaider coupable passé par Hunter Biden avec le procureur David Weiss, qui devait lui éviter la prison et un procès gênant, a été annulé cet été.
L’accord couvrait à la fois les accusations de fraude fiscale et celles d’acquisition illégale d’arme à feu. Mais il a été retiré à la suite de doutes émis en juillet par une juge sur sa validité.
À la suite de ce rebondissement, Hunter Biden a formellement été inculpé en septembre, pour avoir menti en remplissant des formulaires pour l’acquisition d’une arme à feu en 2018 dans lesquels il niait son addiction à la drogue.
Enquête en destitution
Selon la presse américaine, Hunter Biden encourt 17 ans de prison dans ce volet de fraude fiscale. Il risque déjà 25 ans d’emprisonnement à cause de sa détention illégale d’arme.
Aux États-Unis, les déboires judiciaires du fils Biden sont suivis de très près par le Parti républicain, qui fustige son père et accuse l’ensemble de la famille de corruption. Les républicains reprochent notamment à la justice d’enterrer les procédures visant Hunter Biden.
Les conservateurs, qui contrôlent la Chambre des représentants, ont aussi entamé en septembre une procédure d’enquête en destitution contre le président démocrate, motivée par les affaires controversées de son fils à l’étranger.
Ils reprochent à Hunter Biden d’avoir fait des affaires douteuses en Ukraine et en Chine en capitalisant sur les réseaux et le nom de son père. Mais ils vont encore plus loin en attribuant à une volonté de protéger le groupe gazier ukrainien où siégeait Hunter Biden les pressions exercées sur Kiev par son père, en tant que vice-président de Barack Obama, pour obtenir en 2016 le limogeage du procureur général ukrainien Viktor Chokine.
Malgré ces accusations des républicains, Hunter Biden n’a jusqu’ici été inculpé d’aucun délit lié à ses affaires à l’étranger.
Le ministère de la Justice insiste sur l’indépendance du procureur David Weiss, chargé d’enquêter sur lui. Nommé sous Donald Trump, ce magistrat a été maintenu sous l’administration Biden.
Après s’être sorti d’addictions à la drogue et à l’alcool, Hunter Biden est aujourd’hui reconverti dans la peinture. Son père a toujours nié être impliqué dans les affaires de son fils, tout en le soutenant publiquement. En mai, Joe Biden avait ainsi déclaré à la chaîne MSNBC avoir «foi en lui» et être «fier» de Hunter.
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