Après l'armée de Terre et les Marines, l'US Navy est désormais la troisième branche de l'armée américaine sans chef, un sénateur républicain bloquant leur nomination en raison de son opposition à l'avortement.
L’amiral Mike Gilday a quitté le 14 août ses fonctions à la tête de la marine américaine, et son successeur désigné, Lisa Franchetti, doit encore être confirmé à son poste par le Sénat américain.
Mais depuis des mois, Tommy Tuberville, sénateur de l’Alabama, bloque délibérément des centaines de nominations à des postes militaires. Le républicain s’oppose à une politique du Pentagone d’aide financière aux militaires devant voyager pour avorter, depuis que certains Etats américains ont supprimé le droit à l’avortement après la décision de la Cour suprême l’an dernier.
«C’est sans précédent, c’est inutile, et c’est dangereux» estime Lloyd Austin
Le Sénat peut passer outre cette obstruction en organisant un vote sur chaque nomination, mais le processus devient alors beaucoup plus long que la procédure habituelle permettant de les approuver à l’unanimité, sans vote.
«A cause de ce blocage généralisé, à partir d’aujourd’hui et pour la première fois dans l’histoire du ministère de la Défense, trois de nos branches fonctionnent sans dirigeant confirmé par le Sénat», a déclaré le ministre américain de la Défense Lloyd Austin ce 14 août au matin lors de la cérémonie de départ de Mike Gilday. «C’est sans précédent, c’est inutile, et c’est dangereux», a-t-il ajouté.
L’amirale Lisa Franchetti, actuelle numéro 2 et première femme appelée à diriger l’US Navy, va cumuler les deux postes et assurer l’intérim.
Les chefs de l’armée de Terre et du corps des Marines sont dans la même situation, et l’inquiétude grandit car Mark Milley, le chef d’état-major à la tête de l’ensemble de l’armée américaine, est également sur le départ.
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