Alors que l'administration Biden soutient l'effort de guerre israélien à Gaza, des étudiants ont manifesté sur des campus universitaires à travers les États-Unis, réclamant un cessez-le-feu et protestant contre l'aide américaine. Ces étudiants ont également exigé de leurs établissements la fin de tout partenariat avec des institutions israéliennes.
De Harvard à Yale en passant par Princeton, près de 70 universités américaines ont rejoint le mouvement de manifestation contre la guerre à Gaza lancé le 17 avril par le campus de Columbia à New-York où des étudiants avaient installé des tentes.
Depuis, les scènes se ressemblent dans les universitaires américaines. Des étudiants vêtus de keffieh, munis de drapeaux palestiniens et de pancartes, se rassemblent pour exiger un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. Sous forme de sit-in ou de manifestations devant leurs établissements, ils réclament également l’arrêt de tout partenariat avec des universités israéliennes et le retrait des fonds investis dans des entités liées à l’État hébreu. De surcroît, les étudiants dénoncent le soutien inconditionnel de Washington à Israël dans son effort de guerre dans l’enclave gazaouie.
Aux quatre coins des États-Unis, des étudiants se révoltent contre la guerre à Gaza
Face à ces manifestations qui se sont propagées aux quatre coins des États-Unis, les forces de l’ordre ont été dépêchées sur place afin d’évacuer les contestataires. Un article de RFI, datant du 26 avril, recense les nombreux mouvements de contestation tout en indiquant que l’administration de l’université de Columbia avait fixé un ultimatum aux étudiants pour qu’ils quittent les lieux, avant d’annoncer des «négociations». Toujours selon la même source, sur les campus de Emory à Atlanta, à Princeton dans le New-Jersey, à Emerson College à Boston, à Yale à New Haven encore à Harvard à Cambridge, les étudiants ont été délogés par les forces de l’ordre ou parfois même arrêtés.
Face à cette situation, Human Right Watch exige de «mettre fin à la répression des manifestations pacifiques pro-palestiniennes». Dans une publication en date du 26 avril, le directeur du plaidoyer de l’ONG auprès des Nations unies a exhorté les administrations universitaires à veiller «à ne pas qualifier à tort les critiques des politiques du gouvernement israélien ou le plaidoyer en faveur des droits des Palestiniens d’intrinsèquement antisémites et à ne pas abuser de l’autorité universitaire pour réprimer des manifestations pacifiques».
Washington alloue 17 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à Israël
Outre les campus universitaires, selon une récente étude du centre de réflexion américain Carnegie paru le 25 avril, la majorité des noirs américains souhaiteraient que le gouvernement de Biden soit plus actif pour imposer un cessez le feu à Gaza et protéger la vie des civils palestiniens. Les nombreuses manifestations vont à rebours des positions de l’administration américaine qui soutient de manière inconditionnelle l’État hébreu.
En vertu de la signature en 2016 d’un protocole d’accord, entre Israël et les États-Unis, Washington s’est engagé à verser 38 milliards de dollars d’aide militaire sur la période 2018-2028. Outre cette aide, Israël est − en dehors des États-Unis − le premier utilisateur du F-35 Joint Strike Fighter, appareil star de l’industrie d’armement américaine. La poursuite de sa livraison à Israël, depuis l’éclatement du conflit, est également source de polémique aux États-Unis. L’administration Netanyahou en a déjà reçu 36 sur les 75 commandés jusqu’à présent.
Malgré les nombreux appels au cessez-le-feu et les critiques du soutien américain à Israël, Joe Biden a signé le 24 avril − après son approbation par le Congrès − un programme d’aide militaire supplémentaire à Israël de 17 milliards de dollars. Alors que plane le spectre d’une possible intervention de Tsahal à Rafah, un article d’I24 rapportait mi-avrilque les États-Unis auraient donné leur feu vert aux autorités israéliennes à une opération dans cette ville du sud de la bande de Gaza en échange d’une riposte modérée à l’attaque iranienne du 14 avril.
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