Le 8 juillet de violents affrontements avec la police ont eu lieu en marge d'un festival de musique érythréenne. 26 membres des forces de l'ordre ont été blessés.
Près de trente policiers ont été blessés dans des heurts avec les participants d’un festival de musique érythréenne qui se tenait ce 8 juillet à Giessen, ville de l’ouest de l’Allemagne, a déploré dans un communiqué la police du land de Hesse.
Le maire de la ville, Frank-Tilo Becher, a qualifié les images filmées de ces violences comme «insuppportables», les comparant à de «véritables scènes de crime».
Les policiers ont subi à plusieurs endroits de la ville des jets de pierre et de bouteilles. Ils ont répliqué en utilisant du gaz lacrymogène et un canon à eau. Une centaine de personnes ont été interpellées, a précisé la police.
Plusieurs vidéos postées sur les réseaux sociaux montrent des policiers mener des charges contre des groupes très mobiles de manifestants dans les rues de cette ville d’environ 80.000 habitants.
#Polizeigewalt in #Gießen#eritreafestival#demo
Ein Mann am Straßenrand greift aggressiv in eine Festnahme ein. Er beschimpft den Festgenommenen und schlägt ihn. pic.twitter.com/2GTSYS8SvI
— hessencam (@hessencam) July 9, 2023
Environ un millier de policiers étaient mobilisés depuis vendredi à Giessen, au nord de Francfort, pour sécuriser ce festival, qui avait déjà donné lieu l’an dernier à des incidents.
⚡ DERNIÈRE MINUTE- #Allemagne : Affrontements en marge du "Festival d'Erythrée" à #Gießen, en Allemagne. Plus de 1000 policiers sont déployés. #riots#EritreaFestivalpic.twitter.com/u3q1p7cToG
— FranceNews24 (@FranceNews24) July 8, 2023
La municipalité voulait l’interdire, mais la justice administrative avait donné vendredi son feu vert à sa tenue. Entre 2.000 et 3.000 participants y ont participé les 8 et 9 juillet.
L’«Eritrea-Festival» est controversé au sein même de la communauté érythréenne, les opposants accusant les organisateurs d’être proches du gouvernement qualifié d’autoritaire de ce pays du nord-est de l’Afrique.
Importation des conflits érythréens sur le sol allemand
«Giessen a été le théâtre de conflits érythréens internes», a réagi le ministre de l’Intérieur du land de Hesse, Peter Beuth (CDU, conservateur), jugeant «totalement inacceptable» une «telle escalade de la violence, avec des attaques ciblées contre nos forces de l’ordre».
Le ministre du land a demandé au gouvernement du chancelier Olaf Scholz de convoquer l’ambassadeur érythréen car, selon lui, «il faut faire comprendre au gouvernement érythréen que les conflits érythréens ne doivent pas se dérouler sur le sol allemand».
L’Erythrée est officiellement devenue un Etat en mai 1993, deux ans après s’être soustrait de la domination de l’Ethiopie. Depuis, le pays est dirigé par Issaias Afeworki, héros de l’indépendance, qui a instauré un régime de parti unique, sans élection, où toute opposition est sévèrement réprimée.
En 2015, l’Allemagne avait accueilli plus d’un demi-million de réfugiés en provenance du Moyen-Orient, suscitant d’importants clivages dans la société allemande. Les plus virulents opposants à cette politique sont dans les rangs du parti Pegida, un parti anti-immigration et anti-islam lancé en 2014, qui manifeste chaque lundi à 18h30 dans un parc de la ville de Dresde.
L’immigration, «mère de tous les problèmes» selon le ministre allemand de l’Intérieur
