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La situation s’aggrave à Gaza, la guerre entre «dans une nouvelle phase» selon Israël

Israël a affirmé le 28 octobre que la guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas était « entrée dans une nouvelle phase » dans la bande de Gaza. Le président turc Erdogan a accusé l'Occident d'être «le principal coupable des massacres à Gaza».

Bombardements à Gaza dans la nuit du 27 au 28 octobre.

Tsahal frappe les souterrains du Hamas, les familles des otages inquiètes des frappes

Le Hamas, qui contrôle Gaza, a affirmé que 7 703 personnes, en majorité des civils, avaient été tuées dans les bombardements israéliens, le bilan le plus lourd depuis le retrait israélien du territoire palestinien en 2005. Selon le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, «des centaines d’immeubles et de maisons ont été entièrement détruits».

«Nous sommes entrés dans une nouvelle phase dans la guerre», a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant le 28 octobre.

L’armée israélienne a intensifié ses bombardements dans la nuit du 27 au 28 octobre et mené plusieurs incursions sur le territoire. Le 28 octobre, les blindés et soldats israéliens y opèrent toujours au sol, a précisé l’armée.

Environ «150 cibles souterraines» ont été touchées dans le nord de la bande de Gaza, a revendiqué Tsahal. Selon l’armée israélienne, le Hamas dirige ses opérations depuis un gigantesque réseau de tunnels. Elle a fait état de «plusieurs terroristes du Hamas tués» dont un responsable «ayant pris part à l’organisation du massacre du 7 octobre», où 1 400 israéliens sont morts selon l’État hébreu, massacre qui a profondément traumatisé la société israélienne.

«Pire qu’un tremblement de terre»

Dans le camp de réfugiés de Chati, dans la périphérie de Gaza-ville, les bombardements ont provoqué d’importants dégâts. «Ce qui s’est passé à Chati est pire qu’un tremblement de terre», a déclaré à l’AFP, Alaa Mahdi, un habitant de 54 ans. «Ça bombardait de partout, la marine, l’artillerie et les avions.»

«Dans les rues, les gens sont devenus des corps sans vie qui marchent», décrit à l’AFP, Jihad Mahdi, un habitant de la ville de Gaza. «Nous préférons mourir à l’intérieur de nos maisons plutôt que de partir vers le sud», assure pour sa part Hasan Hammoud. 

L’armée israélienne a répété son appel aux habitants de Gaza (nord) de «partir immédiatement» vers le sud, affirmant qu’elle considérait désormais cette ville et sa région comme un «champ de bataille».

Les bombardements se sont poursuivis toute la journée sur Gaza, alors que des salves de roquettes étaient tirées de Gaza vers le sud d’Israël, faisant trois blessés selon des médecins.

Le Hamas a fait état en outre d’affrontements entre ses combattants et des soldats à Beit Hanoun (nord) et al-Boureij (centre).

«Angoisse» des familles d’otages

Au terme d’«une nuit d’angoisse immense», sans sommeil avec l’intensification des bombardements, les familles des otages ont dit «s’inquiéter» de leur sort et ont été reçues par le gouvernement.

L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin, lors d'une conférence de presse à Sao Paulo, au Brésil, le 13 septembre 2018 (photo d’illustration).

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D’après l’armée, près de 230 personnes, des Israéliens, binationaux ou étrangers, ont été enlevés le 7 octobre par le Hamas, qui a relâché quatre femmes depuis. Le mouvement islamiste, qui avait menacé d’exécuter des otages, estime à «près de 50» le nombre d’entre eux tués dans les bombardements israéliens.

La branche militaire du Hamas a affirmé le 28 octobre dans une vidéo être prête à relâcher les otages, en échange de la libération de tous les Palestiniens incarcérés en Israël.

Ifat Kalderon, dont le cousin Ofer Kalderon serait détenu à Gaza avec des membres de sa famille, a déclaré à l’AFP qu’elle soutenait ce type d’échange.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré aux familles des otages qu’il explorerait «toutes les options» pour faire libérer les otages. 

Les bombardements sur Gaza ont coïncidé avec une coupure des communications et internet à Gaza. Des ONG et des agences de l’ONU ont indiqué avoir perdu le contact avec leurs équipes à Gaza. Les opérations humanitaires et l’activité des hôpitaux «ne peuvent continuer sans communications», s’est alarmée Lynn Hastings, une responsable de l’ONU.

Un enfant sous demi-sédation pour une amputation

Le 9 octobre, Israël a imposé un «siège total» à Gaza, y coupant les approvisionnements en eau, électricité et nourriture, alors que le territoire palestinien était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis plus de 16 ans.

«Beaucoup plus » de gens vont « bientôt mourir» en raison du siège, a indiqué le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini.

Certaines opérations chirurgicales sont réalisées sans endormir complètement les patients en raison de la pénurie de produits anesthésiques, a alerté Médecins Sans Frontières (MSF). Léo Cans, chef de mission de MSF à Jérusalem en charge des territoires palestiniens a raconté l’opération cette semaine d’«un enfant de 10 ans, qu’on a dû amputer de la moitié de son pied gauche sous demi-sédation, sur le sol de l’hôpital dans le couloir parce que tous les blocs opératoires étaient pleins».

En une semaine, depuis le 21 octobre, 84 camions d’aide humanitaire sont arrivés via l’Egypte, selon l’ONU, quand il en faudrait au moins cent par jour.

L’Occident principal coupable selon Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé samedi l’Occident d’être «le principal coupable des massacres à Gaza», qualifiant Israël de «criminel de guerre». Israël a dans la foulée annoncé rappeler ses diplomates de Turquie afin de «réévaluer les relations» entre les deux pays. 

L’Arabie saoudite, qui avait amorcé un rapprochement avec Israël avant la guerre, a dénoncé une violation «injustifiée» du droit international. 

La communauté internationale redoute un embrasement régional, alors que l’Iran, soutien du Hamas et du Hezbollah libanais, a lancé des avertissements aux États-Unis, proche allié d’Israël.

La tension est aussi très vive en Cisjordanie, occupée depuis 1967, où plus de 100 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons israéliens depuis le 7 octobre.

A la frontière nord d’Israël avec le Liban, les échanges de tirs sont quasi quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah. Le siège des Casques bleus de l’ONU dans le sud du Liban a été touché par un obus, sans faire de victime.

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