Affirmant que la majeure partie des exportations de céréales d'Ukraine allaient vers les pays européens et non vers les pays les plus pauvres, le chef d'Etat russe a prôné une augmentation des livraisons en direction de ces nations.
S’exprimant lors d’une réunion du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie le 9 septembre, le président russe Vladimir Poutine a de nouveau abordé le sujet sensible des exportations des céréales d’Ukraine. Deux jours plus tôt, le chef d’Etat avait affirmé que ces exportations allaient majoritairement vers l’Europe et non vers les pays les plus pauvres, ce que Kiev, entre autres, avait qualifié de «mensonges».
«Nous entendons aujourd’hui que certains de nos partenaires mettent en doute ce qui a été dit à propos des livraisons de céréales depuis l’Ukraine. Mais nous enregistrons toute notre action, il n’y a pas d’erreur ici», a confirmé Vladimir Poutine le 9 septembre. Si la Russie ne peut pas «influer sur la destination de ces céréales» partant d’Ukraine, elle considère, d’après son dirigeant, qu’«il serait mieux d’augmenter le volume des livraisons destinées aux pays les plus pauvres».
«D’ici la fin de l’année, nous livrerons 30 millions de tonnes de céréales, et nous sommes prêts à accroître les volumes jusqu’à 50 millions de tonnes voire plus, car nous avons une bonne récolte cette année, Dieu merci», a par ailleurs annoncé le président russe.
Il serait mieux d’augmenter le volume des livraisons destinées aux pays les plus pauvres
Un accord conclu le 22 juillet dernier à Istanbul, engageant la Russie et l’Ukraine, a permis de débloquer les exportations de blé et de maïs ukrainiens qui étaient jusque-là entravées par l’offensive militaire russe dans le pays, suscitant des craintes en matière de sécurité alimentaire mondiale.
Or, la Russie affirme à présent que les exportations ukrainiennes vont majoritairement vers l’Europe et non vers les pays pauvres, mais aussi que ses propres exportations de denrées alimentaires et d’engrais continuent de pâtir des sanctions occidentales antirusses. Selon Moscou, ces sanctions, même si elles ne visent pas directement les produits agricoles russes, perturbent les chaînes financières et logistiques.
Partant, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que rediscuter de l’accord d’Istanbul était «nécessaire » et qu’une conversation entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan était «déjà en train d’être préparée». «Cette discussion n’a que trop tardé», a-t-il insisté, ce 10 septembre, ajoutant qu’elle était prévue en marge d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai les 15 et 16 septembre à Samarcande, en Ouzbékistan.
Le secrétaire général de l’ONU appelle à ne pas entraver les exportations agricoles russes