Dénoncée comme antisémite, la fresque de street-art peinte à Avignon qui mettait en scène l'économiste Jacques Attali en marionnettiste Gepetto manipulant un Emmanuel Macron représenté en Pinocchio a finalement été effacée par les autorités.
«A la suite des réactions d’émotion et de la polémique grandissante suscitées par la fresque du graffeur Lekto située sur le parking des Italiens à Avignon, le préfet du Vaucluse a échangé hier avec le président du Grand Avignon, propriétaire des lieux, afin de convenir de l’effacement de cette fresque. Cette opération a été réalisée ce matin même», a fait savoir ce 24 juin la préfecture du Grand Avignon.
«Face aux très nombreuses réactions suscitées par la fresque de l’artiste de rue Lekto, faisant subitement l’objet d’une polémique très largement relayée par les réseaux sociaux, la Communauté d’agglomération du Grand Avignon a, dès hier après-midi, pris la décision de recouvrir la façade du bâtiment concerné qui lui appartient», avait quelques instants auparavant annoncé dans un communiqué l’agglomération avignonnaise.
Présente depuis une quinzaine de jours sur une façade murale au nord de la ville, la fresque avait déjà été partiellement recouverte, de manière anonyme, dans la nuit du 23 au 24 février, a rappelé le Grand Avignon.
Une polémique retentissante sur les réseaux sociaux
Depuis le 22 juin, cette peinture murale réalisée sur un transformateur électrique avait suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes dénonçant son caractère antisémite, comme l’avait rapporté France Bleu. «Il faut vraiment ne jamais avoir ouvert un livre d’Histoire pour ne pas voir à quel point cette image reprend tous les codes de la propagande antisémite et de l’iconographie fasciste. Refuser de l’effacer au nom de la “liberté d’expression” est un scandale», a notamment réagi l’eurodéputé Raphaël Glucksmann sur le réseau social Twitter.
«Comme d’habitude le problème ce sont les gens qui ne voient pas le problème», a twitté de son côté le dessinateur Joann Sfar, notamment auteur du Chat du Rabbin. «L’interprétation de cette fresque laisse peu de doute. La figure du banquier juif manipulant ses marionnettes est une représentation récurrente des antisémites. L’antisémitisme est ce bacille de la peste qui réapparaît toujours. Aucune faiblesse n’est tolérable», a également twitté le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.
Selon France Bleu, le Grand Avignon et la mairie de la ville, dirigée par la socialiste Cécile Helle, avaient dans un premier temps refusé de recouvrir la fresque afin de «respecter la liberté d’expression». Elles auraient finalement changé d’avis face à «l’insistance du préfet», avait précisé la radio.
La symbolique de cette peinture n’est par ailleurs pas sans rappeler des propos attribués à Jacques Attali qui se serait déjà lui-même félicité d’avoir joué un rôle majeur dans le lancement de la carrière politique d’Emmanuel Macron. «Emmanuel Macron ? C’est moi qui l’ai repéré. C’est même moi qui l’ai inventé»,aurait ainsi déclaré l’économiste à la journaliste Anne Fulda dans son livre Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait, paru en avril 2017 aux éditions Plon.
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