La députée de Mayotte Estelle Youssouffa a plaidé pour la fermeté maximale sur l'île en matière d'immigration, se prononçant pour un statut spécial du droit du sol pour ce département confronté à une importante immigration illégale.
Dans un entretien paru le 1er janvier sur France Info, la députée Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) de Mayotte Estelle Youssouffa appelle de nouveau à une politique plus ferme en matière de lutte contre l’immigration sur l’île alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin y était en visite pour deux jours.
A cette occasion, le locataire de la place Beauvau a souligné, auprès du même média, l’importance des moyens mobilisés par l’Etat, avec notamment la présence de «1 300 policiers et gendarmes sur une île qui compte 300 000 habitants». Selon le ministre, «pour une population sept fois moins nombreuse que la région lyonnaise, il y a deux fois plus de policiers et de gendarmes».
Mais pour Estelle Youssouffa, ces annonces sont à relativiser «parce que la population réelle à Mayotte, compte tenu de l’importance de l’immigration, est beaucoup plus importante». Selon l’élue, «toutes ces forces de l’ordre sont à peine à la hauteur des besoins et du ratio habituel au niveau national». Elle évoque ainsi un chiffre «au minimum» d’un demi-million d’habitants sur ce territoire.
Il faut verrouiller notre frontière qui est laissée pour le moment grande ouverte
«La moitié de la population est actuellement étrangère à Mayotte. Mayotte ne peut plus. C’est simplement que tout est saturé. Au niveau des services publics, les écoles sont en rotation, c’est-à-dire qu’il y a une classe le matin, une classe l’après-midi, car il n’y a plus assez de bâtiments», déplore-t-elle, décrivant au passage une situation sécuritaire fortement dégradée au cours de la dernière décennie. «La moindre étincelle peut faire basculer l’île parce que la population est excédée», prévient-elle.
La députée réclame à ce titre un droit du sol spécifique à l’île, alertant contre «une démographie qui est complètement incontrôlable». «80% des parturientes sont comoriennes à Mayotte. Pour ces étrangères, l’objet est d’obtenir la nationalité. Une fois qu’elles ont un enfant qui, potentiellement, à 18 ans, peut prétendre à la nationalité, ces mères ne sont pas expulsables et leurs enfants, une fois qu’ils sont naturalisés, leur permettent d’accéder au regroupement familial», pointe-t-elle.
Elle réclame également des patrouilles permanentes de la marine entre l’île et les Comores contre qui elle demande des sanctions pour «la pression migratoire qu’elles exercent à Mayotte». «Il faut verrouiller notre frontière qui est laissée pour le moment grande ouverte», soutient-elle.
Des policiers du Raid maintenus sur place
Les flux migratoires vers l’île ne faiblissent pas malgré une précédente visite de trois jours en août du ministre de l’Intérieur. Les migrants viennent depuis l’archipel des Comores mais également depuis l’Afrique des Grands Lacs, comme l’illustre le débarquement d’une soixantaine de personnes le 28 décembre. Gérald Darmanin a promis à ce sujet une tournée des Etats africains concernés pour faciliter le retour de leurs ressortissants déboutés de l’asile.
Il a par ailleurs officialisé le maintien pour plusieurs mois dans l’archipel du groupe de 12 policiers du Raid, arrivés en novembre alors que le territoire connaissait une nouvelle flambée de violences entre bandes rivales.
Dépêché en urgence à Mayotte, le Raid visé par des jets de projectiles