Charles-Ange Ginésy, président LR du département des Alpes-Maritimes, a déclaré avoir saisi le ministère de l'Intérieur et le garde des Sceaux afin que «l’Etat assume sa responsabilité face à une immigration massive» à la frontière franco-italienne.
Le département des Alpes-Maritimes, qui assure faire face à une «explosion» de l’immigration et avoir pris en charge un nombre record de mineurs non accompagnés en 2022, a lancé «à nouveau un appel au gouvernement» ce 1er février.
Président Les Républicains (LR) du conseil départemental, Charles-Ange Ginésy a indiqué dans un communiqué avoir saisi «il y a une semaine le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux, pour qu’à l’instar de la jungle de Calais ou de l’accueil de l’Ocean Viking à Toulon, l’Etat assume sa responsabilité face à une immigration massive» à la frontière franco-italienne de Menton. «J’attends toujours deux décisions de l’Etat : la première, une accélération des procédures judiciaires nécessaires pour répartir, sur tout le territoire national, ces migrants dont la principale porte d’entrée en France est à Menton ; la deuxième, une réquisition à grande échelle de sites d’hébergement pour permettre la protection immédiate de ces mineurs», a ajouté Ange Ginésy, qui «regrette le silence du gouvernement».
Mineurs non accompagnés : des centres d’accueil saturés dans le département
La semaine dernière, la préfecture des Alpes-Maritimes avait indiqué que près de 700 mineurs non accompagnés (MNA) étaient actuellement pris en charge par le département et que les centres d’accueil étaient saturés. «Le flux de janvier demeure très élevé, d’où la saturation du dispositif, en dépit de l’augmentation du nombre de places», avait ajouté la préfecture, alors que l’accueil de ces mineurs est de la compétence du département.
Pour faire face à cet afflux, un hôtel a été réquisitionné le 31 janvier à Antibes, où 25 mineurs ont été pris en charge, selon le conseil départemental, longtemps présidé par Eric Ciotti, le nouveau patron du parti LR.
«Nous sommes victimes de l’absence d’une politique migratoire européenne coordonnée, dont la responsabilité est celle de l’Etat et non d’un département à lui tout seul», a encore estimé Ange Ginésy.
Nous sommes victimes de l’absence d’une politique migratoire européenne coordonnée
Les associations humanitaires dénoncent de leur côté des conditions d’accueil insuffisantes. «Les foyers d’accueil sont totalement saturés. Nous dénonçons le manque d’anticipation du département face à cette crise humanitaire», avait réagi la semaine dernière David Nakache, président de l’association «Tous citoyens».
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