La liste complète du nouveau gouvernement français, en suspens depuis près d'un mois, est attendue ce 8 février, avec la levée d'un doute: le centriste François Bayrou, ex-ministre et allié de la première heure d'Emmanuel Macron, refuse d'y participer. Il a évoqué «une différence d'approche sur la méthode à suivre» qui lui a paru «rédhibitoire».
«Sans accord profond sur la politique à suivre, je ne pouvais pas accepter d’entrer au gouvernement», a confié le 7 février au soir le président du Mouvement démocrate (MoDem) à l’AFP, mettant fin aux spéculations.
Pilier de la vie politique, plusieurs fois candidat à la présidentielle qui s’était désisté au profit d’Emmanuel Macron lors de la campagne de 2017, François Bayrou (72 ans) avait abandonné cette année-là son poste de ministre de la Justice en raison d’une affaire d’assistants parlementaires européens indûment employés pour des tâches politiques nationales.
Mis hors de cause par la justice en début de semaine «au bénéfice du doute», Bayrou a vu son horizon personnel s’éclaircir, même si plusieurs personnalités de son camp et le parti centriste qu’il préside ont été sanctionnés.
En insistant sur ses divergences avec la ligne de M. Macron, accusé d’avoir donné un coup de barre à droite dans ses orientations, M. Bayrou, ouvre de nouvelles incertitudes sur les équilibres du casting final du gouvernement de Gabriel Attal, nommé Premier ministre début janvier.
«On espère jeudi !»
La fin de l’hypothèse Bayrou, qui compliquait la donne, dégage toutefois la voie pour une annonce imminente du reste du gouvernement de M. Attal, sans cesse reportée ces derniers jours.
«On espère jeudi !», dit-on désormais dans l’entourage du chef de l’Etat. Même son de cloche du côté des services du Premier ministre.
L’équipe resserrée de 15 ministres (Economie, Intérieur, Affaires étrangères…) annoncée le 11 janvier doit ainsi encore être complétée par une quinzaine de ministres délégués et secrétaires d’Etat (Logement, Transports, Santé, Outre-mer…), très attendus par les secteurs concernés.
Bayrou tacle le manque d’expérience d’Attal
Pressé de prendre sa revanche après sept ans de banc de touche gouvernemental à cause de ses ennuis judiciaires, François Bayrou promettait d’être un «poids-lourd» encombrant pour Gabriel Attal, 34 ans, dont il a publiquement mis en doute «l’expérience» lors de sa nomination à Matignon.
Au final, il s’est vu proposer le ministère des Armées, pas assez politique à son goût. Lui se voyait à l’Education nationale ou à la Réforme de l’Etat, deux domaines prioritaires de l’action gouvernementale, mais pour lesquels il a constaté «une différence d’approche sur la méthode à suivre» qui lui a paru «rédhibitoire», a-t-il expliqué à l’AFP.
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