France

France : tensions entre l’exécutif et sa majorité parlementaire après la défaite sur la loi immigration

Après la motion de rejet votée contre la loi immigration, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et le président de la commission des lois Sacha Houlié se sont invectivés par voie de presse ce 14 décembre.

Applaudissements dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale le 11 décembre, après l'adoption de la motion de rejet du projet de loi sur l'immigration.

Camouflet pour l’exécutif français : l’Assemblée nationale rejette le projet sur l’immigration

«Laissez travailler la commission des lois, ne faites pas la commission des lois avant qu’elle ait lieu» : c’est sur France 2 que le député Renaissance et président la commission des lois à l’Assemblée nationale Sacha Houlié s’est adressé indirectement ce 14 décembre au ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

Alors que le projet de loi immigration présenté par le gouvernement avait essuyé une motion de rejet le 11 décembre, le ministre de l’Économie a en effet tendu la main en direction de la droite.

Plus tôt dans Le Figaro, Bruno Le Maire avait affirmé à propos de la loi immigration qu’il fallait «reprendre la version du Sénat», c’est-à-dire la version amendée par la majorité sénatoriale dirigée par son ancien parti : Les Républicains. 

L’aile gauche et l’aile droite du macronisme marquent ici leurs divergences alors que le texte devrait revenir à l’Assemblée la semaine prochaine.

«Donnez les chances aux parlementaires de s’entendre »  

Sacha Houlié ne l’entend pas de cette oreille. Lui qui préconisait le dialogue avec la gauche pour le texte immigration ne veut pas céder et adopter purement et simplement le texte des sénateurs de droite. Ainsi a-t-il affirmé, à propos de ces derniers : «Se dire que c’est leur texte ou rien, ce serait dangereux pour la commission mixte paritaire», rappelant que cette dernière proposera sa propre mouture sans forcément se calquer sur celle des sénateurs de droite.

Figure de l’aile gauche de la majorité, Sacha Houlié se démarque ainsi du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui estimait dans les colonnes du Figaro : «Nous pouvons nous en sortir uniquement à deux conditions : si la majorité reconnaît qu’elle a subi une défaite et si les vainqueurs, les LR, font preuve d’un peu de mansuétude.»

Une main tendue aux Républicains que le président de la commission des lois ne ménage pas. Sur France 2, Sacha Houlié évoquait la droite parlementaire en assénant : «Certains peuvent se sentir frappés d’immodestie.» Celui-ci trace de surcroît des lignes à ne pas franchir dans les négociations : «L’AME n’a sa place ni dans ce texte ni dans un autre», en référence à la volonté des élus LR de supprimer l’Aide médicale d’État à destination des étrangers.

Sur cette question de l’AME, Bruno Le Maire concède néanmoins que Les Républicains devront «bouger les lignes sur deux points sensibles pour notre majorité : l’AME et les conditions d’accès aux aides sociales».

Opposition entre l’aile droite et l’aile gauche macroniste

Bruno Le Maire, à qui sont prêtées des ambitions pour 2027, a par ailleurs tenu à ancrer son discours à droite au cours de cet entretien au Figaro en affirmant : «Notre pays manque structurellement de fermeté et d’autorité.»

De son côté, Gérald Darmanin, dont le nom revient également souvent dans la perspective de 2027, s’est exprimé dans la matinale de RTL ce 14 décembre, concédant que le texte final ne devrait pas être «intégralement le texte du Sénat» mais qu’«il est évident que l’on doit se rapprocher du texte du Sénat».

Une position tout en nuances du ministre de l’Intérieur qui se trouve dans une situation délicate depuis la motion de rejet du 11 décembre. À l’issue du vote des députés, il avait présenté sa démission au président, qui l’a refusée.  

Présidentielle 2027 : Edouard Philippe pourrait «prendre le relais», selon Emmanuel Macron

Source

Leave a Reply

Back to top button