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Frappe ukrainienne dans la région de Kherson : un «acte de terrorisme», selon les autorités locales

Les forces ukrainiennes ont affirmé avoir tué des dizaines de soldats russes en visant un entrepôt de munitions à Kakhovka, ville récemment reprise par les troupes russes. L'administration locale dément et fait état de nombreuses victimes civiles.

Dans la nuit du 11 au 12 juillet, une frappe menée par les forces armées ukrainiennes sur la ville de Kakhovka, dans la région de Kherson, a fait de nombreuses victimes. Tandis que les forces ukrainiennes, citées par l’AFP, font état de la mort de 52 soldats russes (un bilan qui n’a pas été confirmé par Moscou), l’administration locale affirme que «des dizaines de maisons ont été touchées» et avance un bilan provisoire d’au moins «sept morts» et «90 personnes qui ont subi des blessures à des degrés divers».

«Des dizaines de maisons touchées» selon les autorités locales

Le chef de l’administration militaro-civile de cette localité prise par les forces russes dans le cadre de leur offensive en Ukraine a ainsi dénoncé sur Telegram un «acte de terrorisme» et une «tragédie terrible», assurant qu’il n’y avait aucune «cible militaire» dans la zone touchée.

Dénonçant une attaque «délibérée, violente, cynique» menée par Kiev à l’aide selon lui de missiles de haute précision, Vladimir Leontiev a souligné que des entrepôts (dont un entrepôt de nitrate, selon TASS), des magasins, une pharmacie, des stations-service et une église avaient été touchées. Et d’ajouter : «Le nombre [de victimes] va augmenter, car l’ampleur des dégâts est énorme.»

«Les victimes ont été admises à la fois à l’hôpital de la ville et à l’hôpital militaire. Nous devons encore évaluer les dégâts, car la situation est toujours en cours», avait expliqué un peu plus tôt le responsable, cité par TASS.

Kiev dit avoir détruit un entrepôt de munition

De leur côté, des responsables militaires ukrainiens cités par l’AFP ont fait état d’une frappe menée sur un «entrepôt avec des munitions». Sans évoquer d’éventuelles victimes civiles, ils ont affirmé que plusieurs dizaines de soldats russes étaient morts dans la frappe.

Ekaterina Goubareva, une responsable de l’administration de la région de Kherson a pour sa part accusé les forces ukrainiennes d’avoir utilisé le lance-roquettes multiples américains Himars, ce que Kiev n’a pas confirmé.

Cette attaque survient deux mois après la décision des autorités de la région de Kherson — conquise par les forces russes — de demander un rattachement à la Russie. Le président russe Vladimir Poutine avait par la suite signé fin mai un décret rendant plus aisée la procédure d’obtention de la nationalité russe pour les habitants des régions ukrainiennes de Kherson et de Zaporojié, puis plus récemment, pour l’ensemble des Ukrainiens.

Accusations mutuelles

Dans le cadre de ce que Moscou présente comme son «opération militaire spéciale» en Ukraine, et que Kiev et ses alliés dénoncent comme une tentative d’invasion du pays, les deux parties s’accusent mutuellement de frapper les civils.

Illustration de la difficulté d’accéder à des bilans précis — alors que les journalistes de RT sont interdits d’entrée dans les zones contrôlées par les autorités ukrainiennes — le bilan de la destruction, en mars, du théâtre de Marioupol avait été largement revu à la baisse en l’espace de quelques semaines.

L’agence de presse AP avait ainsi annoncé en mai pouvoir prouver que ce bombardement attribué par Kiev aux forces russes (ce que dément Moscou), avait causé «600 morts». La mairie affirmait pour sa part redouter quelque 300 morts. Mais dans son rapport publié fin juin sur cette affaire, Amnesty international (qui attribue à la Russie ce «crime de guerre») notait qu’«au moins une douzaine de personnes ont été tuées dans l’attaque, et sûrement bien davantage», soit un bilan nettement inférieur à celui annoncé par les autorités ukrainiennes sur le moment.




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