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Guerre à Gaza : selon Washington, il est «raisonnable d’estimer» que Tsahal ait pu enfreindre le droit international

Dans un rapport diffusé le 10 mai, le Département d'État américain a critiqué la manière dont Israël mène la guerre contre le Hamas dans la Bande de Gaza, sans toutefois constater de violations spécifiques qui aboutirait à une suspension de l'aide militaire américaine apportée à l'État hébreu.

Une épaisse fumée noire s'élève d'un incendie dans un bâtiment provoqué par un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 10 mai 2024 (photo d'illustration).

Offensive à Rafah : «30 000 personnes fuient la ville chaque jour», selon l’ONU

Dans un rapport du Département d’État destiné au Congrès et diffusé le 10 mai, la diplomatie américaine a jugé «raisonnable d’estimer» que Tsahal ait pu employer des armes américaines dans des situations «incompatibles avec leurs obligations en matière» de droit humanitaire international. 

La diplomatie américaine «a reçu des informations de plusieurs sources onusiennes et non gouvernementales crédibles sur des violations présumées des droits de l’homme par les forces israéliennes au cours de la période considérée», stipule encore le rapport. Néanmoins, «la nature du conflit à Gaza fait qu’il est difficile d’évaluer ou de tirer des conclusions sur des incidents individuels», conclus le rapport.

La parution de ce rapport sur l’emploi des armes livrées par l’industrie américaine à travers le monde était particulièrement attendue cette année alors que les critiques s’accentuent à l’encontre d’Israël pour sa façon de mener la guerre contre le Hamas. Initialement prévue le 8 mai, cette parution a été retardée de quelques jours. Un délai occasionné par des «débats au sein du Département d’État», stipule l’AFP.

Sa divulgation intervient au moment où l’administration Biden entend accentuer la pression sur Israël, alors que se profile une intervention terrestre à Rafah où plus d’un million de Palestiniens se sont réfugiés selon les estimations de l’ONU.

Washington face au mécontentement international

Dans une interview accordée à CNN et diffusée le 9 mai, le président américain avait pour la première fois menacé Israël de suspendre certaines livraisons d’armes. «S’ils entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées […] contre des villes», avait affirmé Joe Biden, admettant que «des civils ont été tués à Gaza à cause de ces bombes et d’autres manières dont ils s’en prennent aux centres de population».

Premier soutien militaire et politique d’Israël, les États-Unis font également face à une importante pression internationale. Ceux-ci ont bloqué au Conseil de sécurité, à plusieurs reprises, des résolutions de cessez-le-feu à Gaza, ainsi qu’à l’admission de la Palestine au sein de l’organisation internationale.

Une demande qu’une écrasante majorité de pays membres ont demandé de reconsidérer. Le 10 mai, l’Assemblée générale de l’ONU a ainsi voté en faveur d’une adhésion de la Palestine aux Nations unies. Adhésion à laquelle Washington a d’ores et déjà déclaré qu’elle opposerait à nouveau son véto au Conseil de sécurité. Sur le front judiciaire, plusieurs pays, tels que l’Afrique du Sud, la Turquie ou la Colombie ont entrepris ou appellent à trainer Israël devant la justice internationale.

En interne, les États-Unis sont traversés depuis la mi-avril par un mouvement de protestation étudiant réclamant un cessez-le-feu immédiat à Gaza où près de 35 000 personnes ont été tuées, selon le Hamas, au cours de sept mois de conflit. Un mouvement de grogne qui s’est depuis étendu au campus de plusieurs pays occidentaux.

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