L'accord de trêve entre Israël et le Hamas prévoyant la libération de 50 otages en échange de 150 prisonniers palestiniens n'entrera pas en vigueur avant le 24 novembre, ont annoncé des responsables israéliens sur fond de poursuite des combats dans la bande de Gaza.
Le chef du Conseil national de la sécurité israélien, Tzachi Hanegbi, a déclaré ce 23 novembre dans la nuit que la libération des otages n’interviendrait «pas avant vendredi (le 24 novembre]» et que les négociations «se poursuivaient sans cesse», sans épiloguer sur les dernières tractations en cours.
Par conséquent, il n’y aura «pas de pause» dans les combats le 23 novembre, a indiqué dans la foulée à l’AFP un responsable israélien. Dans la nuit, l’agence de presse palestinienne Wafa a fait état de frappes israéliennes ayant fait des «dizaines» de morts dans différents secteurs de la bande de Gaza.
Selon un responsable palestinien proche des négociations cité par l’AFP, «le retard s’explique par des détails de dernière minute sur les noms des otages israéliens et les modalités de leur remise».
Après le feu vert du gouvernement israélien et l’accord du Hamas, le Qatar avait annoncé le 22 novembre le «succès » de sa médiation pour une trêve renouvelable de quatre jours dans les combats, doublée d’un échange d’otages et de prisonniers.
Les médias et des responsables avaient affirmé que la trêve entrerait en vigueur, un responsable du Hamas disant s’attendre ce jour-là à un premier échange de dix otages contre 30 prisonniers.
Stress, critique et espoir
Le gouvernement israélien a approuvé cet accord, malgré des dissensions internes, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir évoquant une «erreur historique» car la pause permettra selon lui au Hamas de se renforcer.
«Citoyens d’Israël, je dois souvent trancher entre un choix difficile et un choix encore plus difficile et c’est particulièrement le cas avec les otages», a déclaré tard le 22 novembre le Premier ministre Benjamin Netanyahou
La principale association de familles d’otages s’est déclarée «heureuse» de l’annonce d’un accord pour une «libération partielle» de 50 otages, des enfants et des femmes, mais a dit ne pas savoir pour l’instant «qui sera libéré et quand». «Cela me donne l’espoir de voir mes filles revenir», a déclaré Maayan Zin, mère de deux enfants retenues à Gaza.
Libération progressive
«Chaque jour, un certain nombre d’otages seront libérés, et ce nombre devrait atteindre 50 au 4e jour» de trêve, a indiqué le porte-parole des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al-Ansari, détaillant les modalités de l’accord, qui ne prévoit pas la libération de militaires enlevés.
Israël a diffusé une liste de 300 prisonniers palestiniens susceptibles d’être relâchés (33 femmes, 123 adolescents de moins de 18 ans, et 144 jeunes d’environ 18 ans). Parmi eux figurent 49 membres du Hamas.
Selon les autorités israéliennes, d’autres échanges pourraient intervenir dans le cadre d’une extension de la trêve, avec un total de 100 otages pour 300 prisonniers palestiniens.
A Jérusalem-Est, la partie de la ville occupée par Israël depuis 1967, la Palestinienne Samira Douayyat ne peut contenir son émotion en évoquant la possible libération de sa fille Shourouk, 26 ans, qui aura purgé la moitié de sa peine de 16 ans de prison. «Je pleure, je ris, je tremble», dit-elle à l’AFP.
Une trêve néanmoins «insuffisante»
La pause humanitaire permettra en outre l’entrée d’un «plus grand nombre de convois humanitaires et d’aide, y compris du carburant», a indiqué le Qatar. Quelque 200 à 300 camions d’aide entreront dans Gaza, dont huit avec du carburant et du gaz, a précisé un cadre du Hamas, Taher al-Nounou.
Cette trêve limitée est «insuffisante» pour faire entrer l’aide nécessaire à Gaza, ont souligné plusieurs ONG internationales, réclamant un cessez-le-feu.
Malgré l’accord, Israël a affirmé que la guerre se poursuivrait pour «éliminer le Hamas et garantir qu’il n’y ait plus aucune menace […] depuis Gaza». «Nous confirmons que nos mains resteront sur la gâchette», a averti de son côté le Hamas.
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