Cinq personnes ont été exécutées ce 4 septembre à Gaza, trois d'entre elles pour meurtre, les deux autres pour «collaboration» avec Israël. L'Autorité palestinienne avait adhéré en 2019 au traité de l'ONU visant à abolir la peine capitale.
Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a exécuté ce 4 septembre cinq Palestiniens, dont deux pour «collaboration» avec Israël, une première depuis environ cinq ans.
«Dimanche matin, la sentence de peine de mort a été exécutée contre deux condamnés pour collaboration avec l’occupation [nom donné à Israël] et trois autres dans des affaires pénales», a annoncé dans un communiqué le Hamas, affirmant que les condamnés «avaient obtenu au préalable leur plein droit de se défendre» devant la justice locale.
Le ministère de l’Intérieur de la bande de Gaza, territoire palestinien sous contrôle du Hamas depuis 2007, a fourni des détails sur chacun des condamnés, mais n’a pas identifié les cinq personnes exécutées, se contentant de fournir leurs initiales, années ou lieux de naissance. Les deux personnes exécutées pour «collaboration» avec Israël sont deux hommes, nés respectivement en 1968 et 1978.
Le plus âgé des deux, qui a été «pendu», avait été condamné par la justice locale pour avoir fourni à partir de 1991 à Israël des «informations sur des membres de la résistance, leurs lieux de résidence» et sur «l’emplacement de sites de fabrication et de lancement de roquettes», a indiqué le Hamas.
Les dernières exécutions connues à Gaza remontent à 2017
Le second, qui a été «fusillé», a pour sa part été condamné pour avoir fourni à Israël à partir de 2001 des «renseignements» ayant «conduit au ciblage et au martyr de citoyens» par les forces israéliennes, a poursuivi le Hamas, sans nommer les personnes qui auraient été tuées par le fait de cette fuite d’information. Les trois autres personnes exécutées avaient été condamnées par le passé pour meurtre, a conclu le ministère de l’Intérieur du Hamas dans son communiqué.
Au cours des dernières années, les autorités à Gaza ont condamné à mort plusieurs personnes pour différents crimes ou «collaboration» avec Israël, mais ces peines n’ont pas été suivies d’effet, les dernières exécutions connues remontant à 2017.
Trois Palestiniens – Achraf Abou Leïla, Hicham al-Aloul et Abdallah al-Nachar – avaient été exécutés en public après avoir été condamnés dans un procès-éclair par la justice militaire locale pour avoir participé au meurtre d’un commandant du Hamas, Mazen Faqha, «pour le compte d’Israël».
Le Hamas avait justifié ces exécutions, comme celles des deux Palestiniens tués ce 4 septembre, en se fondant sur le code révolutionnaire de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Le mouvement islamiste n’est cependant pas membre de l’OLP, dont le code révolutionnaire n’est plus conforme sur cette question à la Loi fondamentale palestinienne de 2003. Et l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas avait adhéré en 2019 au traité de l’ONU visant à abolir la peine capitale. Mais depuis des combats en 2007 entre les islamistes du Hamas et les laïcs du Fatah de Mahmoud Abbas, les territoires palestiniens sont divisés politiquement.
L’Autorité palestinienne d’Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée où vivent 2,9 millions de Palestiniens, n’a pas de contrôle sur la bande de Gaza, enclave palestinienne de 2,3 millions d’habitants entre les mains du Hamas et sous strict blocus israélien depuis 15 ans.
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