Le ministère de la Santé du Hamas a recensé au moins 29 morts palestiniens, dont des enfants, tués dans les bombardements israéliens dans la bande de Gaza, ce 1er décembre au matin. Les négociations sous l'égide du Qatar semblent toutefois se poursuivre.
Pour Anas Abou Dagga, habitant du sud de la bande de Gaza de 22 ans, «la guerre a repris encore plus féroce» à l’expiration ce 1er décembre à l’aube de la trêve entre Israël et le Hamas, alors que l’Unicef prévient que les hôpitaux encore en fonctionnement sont déjà débordés.
«Notre maison a été détruite et nous avons sept proches blessés», raconte Anas Abou Dagga à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. «On était chez nous et d’un coup, il y a eu des bombardements, ma maison et celle de mon fils ont été détruites, ainsi que celle de voisins», ajoute l’un de ses proches, Jamil Abou Dagga, la tête bandée.
«Je ne sais même pas ce qui est arrivé à mes enfants», lâche, en larmes, Amal Abou Dagga, son voile beige couvert de sang. Lina Hamdane, les larmes aux yeux, est assise au milieu de l’hôpital débordé. «J’étais en train de dormir et j’ai entendu un bombardement. Mes frères se sont mis à crier», rapporte cette jeune Palestinienne de dix ans.
«Une guerre contre les enfants»
Pour James Elder, le porte-parole de l’Unicef qui a diffusé en ligne une vidéo tournée dans un hôpital de la bande de Gaza, «c’est une guerre contre les enfants».
Ceasefire over in #Gaza. Attacks v near this hospital. Bombing consistent. Has humanity given up on the children of Gaza?! 😔 pic.twitter.com/dsyvQeBEWx
— James Elder (@1james_elder) December 1, 2023
«On entend déjà des bombardements, une frappe a visé une zone à environ 50 mètres d’ici», raconte-t-il dans cette vidéo mise en ligne une heure après l’expiration de la trêve à 5h GMT.
«Cet hôpital est le plus grand encore en fonctionnement et il est déjà à 200% de sa capacité. Cet hôpital ne peut tout simplement plus accepter d’enfants blessés dans la guerre. Il y a des enfants partout qui dormaient quand une bombe est tombée à 50 mètres d’ici», ajoute-t-il.
«Ne rien faire pour ceux qui ont de l’influence, c’est autoriser la mort d’enfants», poursuit-il.
Encore un espoir de trêve ?
Les négociations sur la trêve à Gaza avec les médiateurs qatari et égyptien se poursuivent en dépit de la reprise des combats sur le terrain, a indiqué ce 1er décembre à l’AFP une source informée des tractations. «Les négociations sur la trêve à Gaza avec les médiateurs du Qatar et de l’Egypte se poursuivent», a déclaré cette source sous le couvert de l’anonymat, après une nuit d’intenses tractations qui n’ont pas abouti à une reconduction de la pause humanitaire.
En vigueur depuis sept jours, cette trêve a expiré ce matin et l’armée israélienne a déclaré avoir repris ses opérations militaires tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a accusé le Hamas d’avoir «violé l’accord» et «tiré des roquettes».
Cette pause a néanmoins permis la libération de dizaines d’otages retenus à Gaza et de trois fois plus de Palestiniens détenus par Israël, ainsi que l’entrée d’aide humanitaire dans le territoire palestinien.
L’armée israélienne a estimé qu’environ 240 personnes avaient été prises en otage et emmenées dans la bande de Gaza lors de l’attaque du 7 octobre. Cette attaque a fait 1 200 morts en Israël, en majorité des civils, selon les autorités.
En représailles, Israël a promis d’ «anéantir» le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, pilonnant le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre qui a duré jusqu’au début de la trêve le 24 novembre. D’après le gouvernement du Hamas, plus de 15 000 personnes, dont au moins 6 150 enfants et jeunes de moins de 18 ans, ont péri dans les frappes israéliennes.
Gaza : le Hamas annonce libérer deux femmes otages de nationalité russe