Pourparlers au Caire entre Américains, Égyptiens, Qataris et une délégation du Hamas, Benny Gantz à Washington sans l'aval de Netanyahou : la trêve entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste tarde, mais les négociations se multiplient.
Alors que les bombardements israéliens continuent sur Rafah, les négociations ont repris dans la capitale égyptienne le 3 mars. Avec la participation de l’Égypte, des États-Unis, du Qatar et du Mouvement de la résistance islamique mené par le chef adjoint du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, les pourparlers continuent ce 4 mars afin de conclure une trêve de six semaines. Le Ramadan doit commencer le 10 mars.
Reste que la délégation israélienne n’a pas fait le déplacement en raison du refus du Hamas de fournir la liste des noms des otages vivant à Gaza, une information rapportée par le Qatar au chef du Mossad David Barnea, précise un article du New York Times.
Brouille entre Gantz et Netanyahou
Benny Gantz, membre du Conseil de guerre israélien, doit aussi rencontrer ce 4 mars à Washington la vice-présidente américaine Kamala Harris pour discuter d’un cessez-le-feu à Gaza, ainsi que le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, et le secrétaire d’État Anthony Blinken, selon les journaux israéliens.
Son déplacement a néanmoins provoqué l’ire du Premier ministre Benjamin Netanyahou, selon I24. Le chef du Likoud aurait notamment déclaré qu’il n’y avait «qu’un seul Premier ministre». La cohésion s’effrite entre le chef du gouvernement et le dirigeant du parti centriste Union nationale.
Washington, pompier pyromane ?
De leur côté, les États-Unis, après avoir à trois reprises empêché la résolution des Nations unies sur un cessez-le-feu immédiat dans l’enclave gazaouie et envoyer une nouvelle enveloppe pour une aide militaire à Tsahal, souhaitent parvenir à une trêve avant le mois sacré du ramadan.
Dans un discours prononcé lors d’une visite dans l’État de l’Alabama, la vice-présidente américaine Kamala Harris a appelé le 3 mars le gouvernement israélien à redoubler d’efforts pour accroître le flux d’aide à Gaza, affirmant que les habitants de l’enclave étaient victimes d’une catastrophe humanitaire.
«J’ai espoir que d’ici [le 4 mars], nous aurons un cessez-le-feu», avait déclaré Joe Biden le 28 février, en soulignant que ce n’était «pas encore fait», interrogé par des journalistes alors qu’il dégustait avec nonchalance une glace.
Les négociations en cours au Caire reprennent la proposition élaborée à Paris, à savoir une première étape constituée d’une trêve de 40 jours, la cessation des activités militaires des deux parties, la libération des otages de moins de 19 ans, de plus de 50 ans ou malades en échange de prisonniers palestiniens. La proposition prend également en compte le retour progressif des déplacés gazaouis dans le nord de l’enclave, l’engagement d’acheminer plus de 500 camions d’aide humanitaire par jour et la permission de réhabiliter les hôpitaux et d’envoyer des machines pour soulever les décombres.
Pour l’heure, les bombardements israéliens continuent dans la bande de Gaza avec de nouveaux raids sur le nord de l’enclave et la mort de 13 gazaouis le 4 mars, rapporte le média qatari proche du Hamas Al Jazeera.
Trêve à Gaza : une délégation du Hamas au Caire en vue de la reprise des négociations