Les troupes israéliennes ont encerclé le 26 mars le complexe hospitalier al-Nasser dans la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé gazaoui et des témoins.
«L’armée assiège le complexe médical d’al-Nasser», a indiqué le ministère de la Santé palestinien le 26 mars dans un communiqué, évoquant «des opérations violentes aux abords, en préparation d’un assaut contre le personnel médical, technique et administratif et contre les milliers de personnes déplacées encore présentes à l’intérieur».
Des dizaines de véhicules blindés et de chars ont entouré le complexe hospitalier al-Nasser dans la ville de Khan Younès dans la matinée du 26 mars, selon des témoins qui ont fait état de tirs.
Des mouvements de chars autour de ce complexe avaient déjà été signalés le 24 mars par le Croissant-Rouge palestinien.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, les troupes israéliennes mènent régulièrement des opérations dans des hôpitaux de la bande de Gaza, affirmant être à la recherche de combattants palestiniens.
Une opération de ce type a débuté le 18 mars autour et dans l’hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, le plus grand du territoire, où l’armée a dit avoir tué 170 combattants palestiniens.
L’hôpital al-Amal aussi visé le 24 mars
À Khan Younès, l’hôpital al-Amal, à environ un kilomètre d’al Nasser mais moins grand, a aussi été visé depuis le 24 mars. Il est aujourd’hui «hors service» et «a cessé de fonctionner complètement», a indiqué le Croissant-Rouge palestinien, après que l’armée a évacué ses occupants et fermé ses accès par des gravats.
L’organisation, dans un communiqué, «déplore que la communauté internationale n’ait pas apporté la protection nécessaire» aux équipes, malades et déplacés concernés.
Selon elle, deux personnes ont été tuées par balles, un patient mais aussi un de ses bénévoles, tué le 24 mars au début de l’intervention. Sollicitée, l’armée israélienne n’a pas donné d’éléments depuis.
Dans un communiqué diffusé dans la soirée du 26 mars à Genève et à Beyrouth, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) a estimé que «l’arrêt des opérations dans la plupart des hôpitaux du Nord [de la bande de Gaza], dû à de graves pénuries de carburant, à l’absence de médicaments et d’équipements médicaux, ainsi qu’au manque d’accès sécurisé», avait été «catastrophique».
«La fermeture forcée de l’hôpital al-Amal, l’une des rares structures médicales restantes dans le Sud, a de profondes implications, mettant en danger d’innombrables vies», ajoute le texte.
L’IFRC «appelle toutes les parties à respecter leurs obligations au titre du droit international humanitaire, en garantissant la protection des civils, du personnel de santé et des installations».
L’hôpital al-Qods de la ville de Gaza avait en novembre subi le même sort, souligne le Croissant-Rouge, qui a recensé 15 morts parmi ses membres depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, et tient «la communauté internationale pour responsable de l’effondrement complet du système de santé du territoire» en vertu de la 4e Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre.
Gaza : le Conseil de sécurité vote enfin pour un «cessez-le-feu immédiat» après l’abstention de Washington