Sur les 45 000 bombes lancées par l'armée israélienne entre octobre et la mi-janvier 2024, près de 3 000 n'auraient pas explosé, selon Handicap International. Une situation qui inquiète l'ONG, avant l'éventuel retour des habitants dans le nord de l'enclave gazaouie.
Près de 3 000 des 45 000 bombes israéliennes lancées sur la bande de Gaza entre le 7 octobre et la mi-janvier, selon les estimations relayées par Handicap International, n’ont pas explosé, a averti le 25 mars un responsable de cette ONG spécialisée dans l’action contre les mines.
«Parmi ces 45 000 bombes, 3 000 d’entre elles n’ont pas explosé, et c’est en effet celles-ci qui vont occasionner au moment des retours, au moment où l’aide humanitaire devra se déployer, un danger supplémentaire, en particulier pour des civils», a déclaré sur RFI Jean-Pierre Delomier.
Un cessez-le-feu pour lancer les opérations de déminage
Ces chiffres sont une estimation du Mine Action Area of Responsibility – un groupe de travail composé d’ONG actives sur place, dont fait partie Handicap International – sur une période allant du 7 octobre à la mi-janvier, alors que les bombardements israéliens se poursuivent sur la bande de Gaza.
Jean-Pierre Delomier, directeur adjoint pour les opérations internationales de Handicap International, a passé plusieurs jours à Rafah, à la frontière égyptienne, où environ 1,5 million de Palestiniens – pour la plupart des déplacés – ont trouvé refuge.
Il estime notamment que seul un cessez-le-feu pourrait donner davantage de «visibilité» à Handicap International, afin de «sans doute lancer des activités de déminage, de dépollution des restes explosifs de guerre».
Nouvelle proposition de cessez-le-feu à l’ONU
Le Conseil de sécurité de l’ONU va de nouveau tenter le 25 mars d’adopter un texte exigeant un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza, un appel plusieurs fois bloqué par les États-Unis qui ont toutefois récemment montré des signes de changement de ton face à leur allié israélien.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d’Israël qui a fait au moins 1 160 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, 32 226 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.
Début mars, Handicap International a envoyé pendant 15 jours deux experts pour commencer à préparer l’évaluation des besoins en déminage dans la bande de Gaza.
Au-delà de l’accès pour la population civile, l’évaluation en termes de déminage doit aussi «permettre aux autres acteurs humanitaires de pouvoir se déployer dans les zones du Nord […] qui sont esseulées [coupées] aujourd’hui de cette aide humanitaire et de ces travailleurs humanitaires», a poursuivi Jean Pierre Delomier.
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