Selon un sondage Ifop réalisé pour le Crif le 7 avril, près de 56% des Français sondés soutiennent les actions israéliennes dans la bande de Gaza, soit neuf points de moins depuis octobre. Six mois après le début du conflit, l'étude montre que 73 % des Français sondés se disent opposés aux manifestations pro-palestiniennes.
Alors que la guerre à Gaza fait rage depuis maintenant 6 mois, 56% des Français sondés soutiennent les actions de l’armée israélienne dans l’enclave gazaouie, selon un sondage Ifop réalisé pour le Crif (le conseil représentatif des institutions juives de France) et publié en exclusivité par La Tribune Dimanche le 7 avril.
Six mois après le début du conflit à Gaza entre l’armée israélienne et le Hamas, le soutien resterait donc majoritaire malgré une diminution de neuf points depuis le mois d’octobre. En effet, 65% des Français sondés approuvaient alors les opérations de l’exécutif israélien.
Des Français qui assimilent le Hamas à Daech, selon le directeur de l’Ifop
«Les Français restent très marqués par le 7 octobre, ils considèrent que ce sont des actes terroristes. Ces événements ont ranimé chez eux les traumas des attentats de 2015. Pour les gens, le Hamas, c’est Daech», a commenté le directeur de l’Ifop. Par ailleurs, l’étude nous apprend également que près de 71% des Français redoutent une attaque similaire sur leur pays.
Le sondage de l’Ifop indique de surcroît que 66% des Français estiment que la libération des otages doit être un préalable à tout cessez-le-feu. L’étude montre que 73 % des Français se disent opposés aux manifestations pro-palestiniennes en raison des slogans antisémites et anti-républicains.
Toujours selon la même source, concernant l’opinion des Français à l’égard de l’État hébreu, 61% n’ont ni sympathie ni antipathie pour le pays. Seuls 23% des Français ont de la sympathie pour Israël. Au sujet de l’Autorité palestinienne, 63% n’ont ni un avis favorable ni défavorable sur la question et concernant le Hamas 4% de la population de l’hexagone ont de la sympathie pour le mouvement islamiste contre 52% d’avis défavorable.
La position de Paris évolue
Du côté de l’exécutif français, la position à l’égard du conflit a évolué au fur et à mesure des mois. Au début, le président français était aligné sur le narratif israélien allant même jusqu’à proposer lors de son déplacement à Tel Aviv le 24 octobre dernier une coalition internationale contre le Hamas, sur le modèle de celle ayant lutté contre l’État islamique en Irak et en Syrie. Il s’est avéré, selon des informations de Libération, que cette idée émanait non pas de hauts diplomates, mais de Bernard-Henri Lévy lui-même.
Néanmoins, compte tenu de la politique jusqu’au boutiste de Benjamin Netanyahou, des nombreuses pertes civiles dans la bande de Gaza, des critiques internationales sur le conflit et les nombreux appels à l’arrêt des combats, Paris a appelé à maintes reprises à un cessez-le-feu et à la libération des otages.
Le président français a téléphoné au Premier ministre israélien le 24 mars dernier pour lui faire part de son désaccord sur une probable opération terrestre à Rafah, dans le sud de l’enclave gazaouie.
La guerre de Gaza a été déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre qui a entraîné la mort de plus de 1 170 personnes, selon un décompte de l’AFP fondé sur les chiffres de la sécurité sociale israélienne. Au moins 33 175 personnes ont été tuées dans les représailles israéliennes dans la bande de Gaza, selon le ministre gazaoui de la Santé. 260 soldats israéliens sont morts dans l’opération.
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