Ghislaine Maxwell a été condamnée à une peine de 20 ans de prison par un tribunal de New York après avoir été reconnue coupable de trafic sexuel de mineures pour le compte du millionnaire Jeffrey Epstein, retrouvé mort en prison.
L’ex-mondaine britannique Ghislaine Maxwell, reconnue coupable fin 2021 de trafic sexuel de mineures pour le compte du financier américain décédé Jeffrey Epstein, a été condamnée le 28 juin à 20 ans de prison par un tribunal de New York.
Agée de 60 ans, la fille du magnat de la presse Robert Maxwell, qui possède aussi les nationalités américaine et française, risque ainsi de finir sa vie incarcérée à New York, où elle est détenue depuis deux ans.
«La peine prononcée aujourd’hui rend Ghislaine Maxwell responsable d’avoir commis des crimes odieux contre des enfants. Cela envoie un message fort : personne n’est au-dessus des lois et il n’est jamais trop tard pour la justice», a déclaré dans un communiqué Damian Williams, procureur fédéral du tribunal de Manhattan, où la juge Alison Nathan a rendu son jugement.
Au prononcé de la peine, Ghislaine Maxwell a pour la première fois exprimé sa «sympathie pour toutes les victimes» dans cette affaire.
En arrivant dans la matinée devant le gigantesque palais de justice du sud de New York, l’une des accusatrices du couple Maxwell-Epstein, Sarah Ransome, avait lancé : «Oui, Ghislaine doit mourir en prison.»
«J’ai passé les 17 dernières années dans ma propre prison pour ce qu’elle, Jeffrey [Epstein] et tous les complices m’ont fait. J’ai été violée à plusieurs reprises. Parfois, j’étais violée trois fois par jour […]. Il y avait un afflux constant de filles qui étaient violées maintes et maintes fois», a affirmé la jeune femme qui n’était pas partie civile au procès de Ghislaine Maxwell.
Elle encourait jusqu’à 55 années de réclusion
La sexagénaire était incarcérée à New York depuis son arrestation dans le nord-est des Etats-Unis à l’été 2020. Après son procès en novembre et décembre derniers, elle encourait des dizaines d’années de réclusion criminelle.
Ses avocats avaient formé mi-juin une demande de clémence pour une condamnation à moins de 20 ans. Alors même que les textes juridiques et la jurisprudence prévoient jusqu’à 55 années de réclusion et que les procureurs avaient dit tabler sur au moins 30 ans pour sa «responsabilité» et son «manque total de remords» pour ses crimes sexuels.
Dernière tentative le 25 juin pour échapper à son sort : l’avocate de Ghislaine Maxwell, Bobbi Sternheim, avait réclamé un report du prononcé de la peine car sa cliente avait été placée «sous surveillance» en prison en raison d’un risque de «suicide». «Sans justification», selon la défense.
Les avocats avaient aussi invoqué, en vain, la responsabilité et l’influence néfaste de Robert Maxwell – un père «autoritaire» mort en 1991 en tombant mystérieusement de son yacht – et de Jeffrey Epstein, financier multimillionnaire qui se serait suicidé en prison à New York en août 2019 avant son procès pour crimes sexuels sur mineures.
Ghislaine Maxwell, qui est britannique, américaine et française, a été reconnue coupable le 29 décembre par le tribunal de Manhattan, notamment de trafic sexuel de filles mineures. Certaines victimes n’avaient que 14 ans dans les années 1990 et 2000.
Son procès l’avait dépeinte en «prédatrice sophistiquée» qui agissait en toute connaissance de cause pour attirer et séduire des jeunes filles et les livrer à Epstein dans ses résidences de Floride, de Manhattan, du Nouveau-Mexique et des Iles Vierges.
Avant l’énoncé de sa peine, Ghislaine Maxwell placée en surveillance suicide