Invoquant une modération insuffisante des contenus publiés sur Truth Social, l’entreprise a annoncé qu’elle ne l'intégrerait pas à Google Play. Donald Trump a par ailleurs assuré que son réseau ne rencontre aucune difficulté financière.
Google refuse d’accueillir sur sa boutique d’applications Google Play le réseau social de Donald Trump, Truth Social, dont les contenus ne font pas l’objet d’une modération suffisante, selon le géant technologique.
Dans une déclaration transmise le 31 août à l’AFP, la filiale d’Alphabet explique avoir fait état le 19 août à Truth Social de «plusieurs violations» des règlements de Google sur la plateforme. Google dit avoir «de nouveau indiqué que le fait de disposer de systèmes effectifs de modération du contenu généré par les utilisateurs était une condition [nécessaire] pour qu’une application soit mise en ligne sur Google Play». Selon un porte-parole de Google, Truth Social a répondu à ce courrier en expliquant que son équipe «travaillait sur ces questions».
A la différence d’iOS de l’iPhone, le système d’exploitation Android de Google pour les smartphones permet à un utilisateur de télécharger une application par d’autres voies que sa boutique d’applications, Google Play. Pour autant, la plateforme reste le moyen privilégié par la plupart des possesseurs d’un téléphone sous Android, qui représentent environ les trois quarts du parc des smartphones dans le monde.
Lancé fin février 2022, Truth Social se veut une alternative aux grands réseaux sociaux, Twitter en particulier, dont Donald Trump est suspendu depuis début janvier 2021. L’ancien président américain entendait, avec le déploiement de son propre réseau, garantir la liberté d’expression et limiter la modération des contenus.
Les soucis s’accumulent pour Truth Social
Le refus de Google intervient alors que la chaîne Fox Business Network a rapporté que Truth Social avait cessé de payer l’hébergeur de sa plateforme, RightForge, depuis plusieurs mois. «Truth Social est solide financièrement, comme le montre sa capacité à lever récemment 15 millions de dollars de prêt relais», a néanmoins riposté la société dans un document publié le 31 août sur le site de l’autorité américaine des marchés, la SEC.
La maison mère de Truth Social, Trump Media and Technology Group (TMTG) tarde, par ailleurs, à finaliser sa fusion avec un véhicule coté, Digital World Acquisition Corp (DWAC), qui doit lui permettre de recevoir de l’argent frais. DWAC fait l’objet d’une enquête des autorités fédérales américaines, qui ont soumis leurs éléments à un grand jury en vue d’un possible procès pénal. La société est aussi visée par une enquête de la SEC.
L’ancien président Donald Trump a lui affirmé que les allégations selon lesquelles Truth Social était en situation précaire relevaient du «commérage» et des «fausses informations».
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