Alors que le système de santé public britannique traverse une profonde crise, qui se traduit par des temps d'attente records aux urgences, le président du Royal College of Emergency Medicine a appelé le gouvernement à s'attaquer au problème.
Le président du Royal College of Emergency Medicine, le docteur Adrian Boyle, a tiré la sonnette d’alarme le 1er janvier dans les médias britanniques, affirmant que le système de santé public ne pouvait pas continuer ainsi, qualifiant la situation de «dangereuse et indigne».
En difficulté depuis de nombreuses années, le NHS traverse en effet une crise plus profonde encore depuis des mois, qui s’est encore aggravée depuis le début de l’hiver. En cause notamment, le manque de médecins généralistes qui pousse les Britanniques à se tourner de plus en plus vers les services d’ambulance et les urgences des hôpitaux. Avec pour conséquence d’augmenter considérablement les temps d’attente aux urgences.
A l’origine, une pénurie de médecins généralistes ?
Selon Adrian Boyle, cet hiver pourrait bien être le pire jamais enregistré en terme de temps d’attente, ce qui cause bien entendu de nombreux problèmes, jusqu’à de nombreux décès.
«Nous pensons qu’entre 300 et 500 personnes meurent chaque semaine des suites de retards et de problèmes liés aux soins d’urgence. Nous devons nous attaquer à ce problème. Je serais étonné que les chiffres de décembre sur les temps d’attente [qui doivent encore être publiés] ne soient pas les pires que nous ayons connus», a-t-il ainsi expliqué, cité par le Mirror.
«Nous devons augmenter notre capacité, nous assurer qu’il existe d’autres moyens pour que les gens ne soient pas tous dirigés vers les services d’ambulance et les services d’urgence», a-t-il ajouté à l’adresse du gouvernement.
Le système de santé public (NHS), sous-financé depuis des années, est plongé dans une grave crise. Le gouvernement a annoncé une augmentation du budget du NHS de 3,3 milliards de livres en 2023 et 2024. Selon le Royal College of Nurses, en Angleterre, 47 000 postes d’infirmières ne sont pas pourvus. L’an dernier, 25 000 infirmières ou sages-femmes qui travaillaient dans le public ont claqué la porte. Et plus de sept millions de personnes attendent de recevoir un traitement dans les hôpitaux anglais, un niveau record.
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