En Grèce, les pompiers, épaulés par l'armée, sont toujours sur le pied de guerre, poursuivant l'opération d'évacuation de centaines d'habitants de plusieurs villages bloqués par des inondations en Thessalie. Sept morts sont déjà à déplorer.
Trois personnes, deux femmes octogénaires et un homme de 69 ans, ont été retrouvées mortes ces dernières 24 heures, portant à sept le bilan des personnes tuées dans les pluies torrentielles qui se sont abattues du 5 au 7 septembre sur la Thessalie, la principale plaine au centre de la Grèce.
Des hélicoptères et des canots de sauvetage sont utilisés dans le cadre d’une «immense opération», ont précisé les pompiers, pour avoir accès aux villages de la région, bloqués par la crue des rivières.
Les rues se sont transformées en véritables torrents, des maisons étant sous l’eau dans des endroits comme le village de Palamas, selon un journaliste de l’AFP.
Grèce : la crue de la Lithaios vue du ciel après la tempête Daniel
Selon les pompiers, au moins six personnes sont portées disparues, surtout dans les départements de Magnésie et de Karditsa en Thessalie, à 330 km au nord d’Athènes.
Les habitants craignent désormais de voir augmenter le nombre de victimes.
«Il est presque certain que d’autres personnes vont être retrouvées mortes», déplore Christodoulos Makris, 53 ans, un agriculteur qui a réussi à quitter le 7 septembre Palamas, son village, à bord de son tracteur, avant de trouver refuge dans un bâtiment municipal d’Itea, un village voisin.
«On a failli mourir hier, on n’avait ni eau potable ni électricité», a déclaré ce 8 septembre à l’AFP Mina Mprakratsi à bord d’un canot de sauvetage, après avoir été évacuée de sa maison inondée.
200 touristes évacués
Qualifiée de phénomène «extrême en termes de quantité d’eau tombée en l’espace de 24 heures» par les experts, la tempête baptisée «Daniel» a frappé les 4 et 5 septembre la Magnésie, à 300 km au nord d’Athènes, notamment son chef-lieu, la ville portuaire de Volos et les villages du mont Pélion, avant de toucher le 6 septembre des localités autour de Karditsa et de Trikala.
Près de 200 touristes bloqués sur le mont Pélion ont été évacués à bord de bateaux ces derniers jours, ont annoncé le 7 septembre les pompiers.
A Farkadona, à 330 km au nord-ouest de la capitale grecque, le niveau de l’eau a dépassé un mètre et de nombreuses habitations ont été inondées, a constaté un journaliste de l’AFP. «C’est l’un des moments les plus difficiles de ma vie : l’eau est entrée dans la maison hier soir [le 6 septembre], les enfants sont chez une voisine», a déclaré à l’AFP Eleftheria Kotarela, une fermière quadragénaire, mère de trois enfants.
La plaine de Thessalie, la plus importante de Grèce, traversée par de longues rivières, est «un immense lac», s’est exclamé le 7 septembre Yannis Artopios, le porte-parole des pompiers grecs.
Une cellule de coordination a été mise en place par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, qui doit visiter ce 8 septembre la Thessalie. Prévu le lendemain, son discours de rentrée politique a été reporté en raison de cette situation critique.
Le principal parti d’opposition de gauche, Syriza, a déploré une «énorme catastrophe» aux «conséquences tragiques pour l’économie locale, les entreprises et la production agricole». Il a accusé le gouvernement de ne pas avoir réalisé «des travaux pour faire face aux inondations», malgré «les fonds européens disponibles».
L’élection, prévue le 10 septembre, du nouveau chef de Syriza, après la démission d’Alexis Tsipras en juin, a été reportée au 17 septembre.
Ces intempéries font suite à des incendies de forêt dévastateurs cet été en Grèce, qui ont fait au moins 26 morts.
En Turquie et en Bulgarie, deux pays frontaliers de la Grèce, les pluies diluviennes de ces derniers jours ont fait au total 12 morts.
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