Les appels à la grève se multiplient. Après le secteur des transports et de l’énergie, c’est au tour des forces de l’ordre d’appeler à la mobilisation. Tous les syndicats policiers seront présents à la manifestation prévue à Paris le 19 janvier.
«On ne touche pas au statut spécial des policiers» : tel est le slogan du bloc syndical majoritaire, qui réunis 13 syndicats de policiers et personnels techniques, scientifiques et administratifs, conduit par Alliance-CFE-CGC et Unsa police. Ces derniers ont reçu le renfort de la CGT Intérieur, qui a écrit au ministère de l’Intérieur. Courrier, en date du 12 janvier, qui «vaut donc préavis de grève pour tous les personnels du ministère de l’Intérieur» fait valoir le syndicat.
«Alors qu’aucune urgence financière ne justifie un tel choix, le gouvernement veut imposer cette nouvelle régression aux salarié·es dans le seul objectif de dégager des marges pour financer de nouvelles baisses d’impôts au profit des plus riches et des grandes entreprises», accuse dans sa lettre la CGT Intérieur. Au-delà de s’opposer au recul de l’âge de départ à la retraite, le syndicat exige «notamment, une augmentation immédiate d’au moins 10% de la valeur du point et une indexation sur l’inflation», une revalorisation des retraites et des pensions ou encore une pension minimale à 2 000 euros brut.
«On ne peut pas faire un copier-coller sur le système de Monsieur tout le monde»
Sera également présent, à la manifestation parisienne du 19 janvier, Unité SGP police-FO. Le syndicat a notamment boycotté le 13 janvier une réunion d’information, avec l’administration du ministère de l’Intérieur sur la réforme des retraites. «La charge émotionnelle, la dangerosité, la surdisponibilité… de notre métier. Nous disons NON à cette réforme des retraites. Et serons le 19 janvier dans la rue», a averti sur Twitter Linda Kebbab, délégué national d’Unité SGP police-FO. «Un flic, à 55 ans, est usé après avoir été sur le terrain toute sa vie» a lui défendu, sur France Info, son secrétaire général, Grégory Joron.
Nous boycottons la réunion ministérielle de ce jour.
La charge émotionnelle, la dangerosité, la sur-disponibilité,… de notre métier. Nous disons NON à cette #ReformeDesRetraites.
Et serons le 19 janvier dans la rue. #greve19janvierpic.twitter.com/SlpjcVOY88— Linda Kebbab (@LindaKebbab) January 13, 2023
«La pénibilité du métier doit être respectée. On ne va pas courir après des jeunes de 20 ans qui galopent quand on aura dépassé les 50 ans» fait également valoir, auprès de la radio française, Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance Police Nationale. «C’est un métier dangereux, on ne peut pas faire un copier-coller sur le système de Monsieur tout le monde» insiste-t-il auprès d’AEFinfo.
Catégories actives : des spécificités préservés
Bien qu’ils ne bénéficient pas d’un «régime spécial» à proprement parler, dû à «leur exposition aux risques» les policiers ont droit à un départ anticipé à la retraite, au titre des catégories actives de la fonction publique. Une spécificité préservée par la réforme présentée par Elisabeth Borne. Toutefois, comme l’a précisé Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, ces fonctionnaires devront eux aussi travailler «un peu plus longtemps». Ainsi, les policiers ne pourront faire valoir ce droit qu’à partir de 54 ou 59 ans – selon le métier exercé – contre 52 et 57 actuellement.
«Tous les syndicats de police participeront avec leur centrale syndicale respective» à la manifestation du 19 janvier, selon l’AFP qui a contacté chacun d’eux. Près de six Français sur dix approuvent la mobilisation contre la réforme des retraites, selon une enquête Elabe pour BFM TV, soit autant que de Français qui se disent opposés à cette réforme jugée «injuste».
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