Alors que l’armée israélienne intensifie son offensive à Rafah, Abou Obeida, porte-parole de la branche militaire du Hamas, a déclaré dans une vidéo diffusée le 17 mai que les combattants du mouvement islamiste gazaoui continueraient de se battre et qu'ils étaient prêts à une guerre d'«usure».
«Nous sommes prêts à engager une longue bataille d’usure pour l’ennemi et à l’entraîner dans un bourbier dans lequel il n’a aucun gain à rester», a déclaré le porte-parole de la branche militaire du Hamas, Abou Obeida, dans une allocution, retransmise le 17 mai par la chaine qatarie Al-Jazeera.
Enturbanné et ceint d’un bandeau des brigades Izz al-Din al-Qassam, branche armée du Hamas, Abou Obeida a affirmé que le moral des troupes était «au plus haut» et que les Gazaouis menaient une «défense légendaire contre la barbarie sioniste dans ses formes les plus laides». Le porte-parole du Hamas a accusé à plusieurs reprises le gouvernement israélien de commettre «un génocide» dans l’enclave gazaouie et de contraindre les populations au déplacement.
Gaza est « un cimetière pour les envahisseurs », affirme Abou Obeida
Selon Abou Obeida, les combattants du Hamas auraient infligé «des coups violents aux forces ennemies» à Rafah au sud de l’enclave, mais également à Jabalia au Nord, en visant «100 véhicules militaires» en moins de 10 jours. Toujours selon Abou Obeida, qui affirme que les chiffres relayés par les officiels Israéliens seraient faux, l’État hébreu «compte ses morts et ses blessés par dizaines». «Nous sommes Gaza, avec son ciel, son air, sa mer et son sable, que nous vous rappellerons à chaque fois, car c’est un cimetière pour les envahisseurs», martèle Abou Abeida. Celui-ci a par ailleurs salué la coordination avec les autres mouvements de «l’axe de la résistance».
Ce 18 mai, les Brigades al-Qassam ont annoncé sur leur chaîne Telegram avoir «achevé 15 soldats sionistes» à Rafah.
Le Hamas «est vaincu», affirme Israël
Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, depuis le début de l’intervention terrestre à Gaza le 27 octobre dernier, Tsahal a perdu 279 soldats. Côté Israélien, Benjamin Netanyahou avait affirmé dans le podcast de l’ancien conseiller américain Dan Senor diffusé le 12 mai que «14 000 combattants» du Hamas avaient été tués, concédant qu’«environ 16 000 civils ont été tués».
«Même si nous sommes confrontés à un ennemi particulièrement cynique, nous avons réussi à maintenir le ratio civils/combattants tués», a-t-il insisté. «D’un point de vue militaire, le Hamas est vaincu. Ses combattants sont éliminés ou se cachent», avait déjà déclaré le 10 avril Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien.
Cessez-le-feu : les négociations dans l’impasse
À Gaza, Tsahal intensifie ses opérations afin d’éliminer définitivement le Hamas. Au cours de la journée du 17 mai, les troupes israéliennes ont ciblé plus de «70 positions terroristes» dans l’enclave gazaouie, rapportait le média I24. Alors que de nombreuses chancelleries s’inquiètent d’une intervention israélienne de grande ampleur à Rafah, mettant en garde contre une «catastrophe humanitaire», le ministre israélien de la Défense a annoncé le 16 mai que les opérations militaires à Rafah allaient «s’intensifier».
«Tout plan d’après-guerre pour Gaza qui exclut le Hamas sera rejeté», avait pour sa part déclaré la veille le chef du bureau politique du Hamas Ismaël Haniyeh. Dans un communiqué, celui-ci avait rappelé les objectifs du mouvement au cours des pourparlers : le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza, la libération des prisonniers palestiniens et un cessez-le-feu permanent.
Une cessation des hostilités et des libérations de prisonniers, sur lesquelles les partis au conflit ne parviennent pas à s’entendre comme le relate la radio d’État israélienne Kan. Selon cette dernière, qui cite des sources, les négociations pour parvenir à une trêve dans la bande de Gaza sont dans l’impasse.
Pour Haniyeh, le Hamas fera partie de l’équation d’après-guerre à Gaza