Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a persisté le 23 février à accuser Israël de «génocide» envers les Palestiniens à Gaza, après avoir récemment déclenché une crise diplomatique en comparant l'offensive israélienne contre le Hamas à la Shoah.
«Ce que l’État d’Israël est en train de faire, ce n’est pas une guerre, c’est un génocide, car il est en train de tuer des femmes et des enfants», a lancé le 23 février le président Lula da Silva lors d’une cérémonie à Rio de Janeiro, après avoir été déclaré le 19 février «persona non grata» par Israël pour avoir tenu ces mêmes propos.
Le dirigeant brésilien, qui réagissait pour la première fois depuis la polémique lancée par sa comparaison de l’offensive israélienne à l’Holocauste nazi, a maintenu sa position, soulignant à plusieurs reprises le terme de «génocide».
«C’est un génocide. Ce sont des milliers d’enfants morts et des milliers de disparus. Ce ne sont pas des soldats qui meurent, ce sont des femmes et des enfants à l’hôpital. Si cela n’est pas un génocide, je ne sais pas ce qu’est un génocide», a martelé Lula.
En quatre mois et demi, la guerre a déplacé des centaines de milliers de Palestiniens et poussé environ 2,2 millions d’habitants, soit l’immense majorité de la population de la bande de Gaza, au bord de la famine, selon l’ONU. «Nous ne pouvons plus fermer les yeux devant cette tragédie humaine», a averti l’agence des Nations unies pour le soutien des réfugiés palestiniens (Unrwa) sur le réseau social X.
L’inquiétude grandit chaque jour à Rafah où se massent au moins 1,4 million de personnes, la plupart ayant fui les combats, et cible prochaine d’une opération de grande envergure annoncée par l’armée israélienne.
La situation humanitaire empire à Gaza
L’aide, dont l’entrée est soumise au feu vert d’Israël, est toujours insuffisante et son acheminement vers le nord est difficile en raison des destructions et des combats. «Nous ne pouvons pas nous tenir debout à cause de la faim et du manque de nourriture», a confié à l’AFP Oum Wajdi Salha, une autre résidente de Jabaliya.
Les opérations militaires israéliennes ont fait au moins 103 morts dans la nuit, a annoncé ce 24 février le ministère de la Santé du Hamas. Au moins 29 606 Palestiniens y ont péri, en grande majorité des civils, depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon le dernier bilan du même ministère.
Ce jour-là, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque d’une violence sans précédent dans le sud d’Israël durant laquelle au moins 1 160 personnes, en majorité des civils, ont été tuées, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Après cette attaque, Israël a juré d’anéantir le mouvement islamiste palestinien, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu’il considère, à l’instar de Washington et de Bruxelles, comme une organisation terroriste.
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