Maripasoula, commune de plusieurs milliers d'habitants située dans l'ouest de la Guyane, a été secouée par des échauffourées pour la deuxième nuit de suite le 7 octobre. Les habitants protestent contre de fréquentes coupures d'électricité.
Des échauffourées ont éclaté dans la nuit du 5 au 6 puis du 6 au 7 octobre à Maripasoula, une ville d’environ 12 000 habitants située à l’ouest de la Guyane, après des coupures intempestives d’électricité. Des voitures ont été endommagées par une vingtaine de personnes qualifiées de «casseurs» par le préfet Thierry Queffelec.
Les manifestants ont aussi visé la centrale de production EDF, en cours de réparation. Des barricades avaient été dressées devant la caserne des pompiers pour ralentir leur intervention, selon la même source.
🔴Guyane : la commune de Maripasoula sous tension à la suite de nouvelles coupures d'électricité et d'eau
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— La1ere.fr (@la1ere) October 6, 2022
Le président de la Collectivité territoriale de Guyane, l’ancien député de gauche Gabriel Serville, s’est rendu sur place le 8 octobre avec une délégation.
Selon Guyane La Première, «des mesures d’urgence ont été mises en place par la collectivité, parmi lesquelles la “mise en place d’un pont aérien pour le transport de denrées, eau minérale et médicaments au profit de la population de Maripasoula”». Sauf que la population serait mécontente de ces décisions, puisqu’elle serait davantage excédée par les coupures et le manque d’électricité.
Depuis deux semaines, les habitants de ce bourg situé en amont du fleuve Maroni, face au Surinam, connaissent en effet des coupures de courant longues et répétitives. Les pompes à eau ayant été touchées, l’eau courante a été coupée dans certains foyers.
Le directeur d’EDF Guyane, Martin Voisin, avait expliqué devant la presse le 6 octobre, à l’issue d’une réunion avec le président de la Collectivité territoriale, que «depuis deux semaines, plusieurs avaries avaient abîmé les moteurs qui alimentent la centrale» électrique de Maripasoula.
Cette centrale comprend cinq moteurs, et «pour que la population ait de l’électricité, il faut que trois moteurs au moins fonctionnent», a-t-il précisé. Mais le 3 octobre, une nouvelle avarie n’a laissé qu’un seul moteur en fonctionnement, une «situation dramatique» pour le directeur.
Dans la nuit du 5 au 6 octobre, un système a été redémarré. Toutefois, deux moteurs n’étant pas suffisants pour alimenter la population, il a fallu recourir à des «délestages tournants». Le 7 octobre, à 11h, quatre groupes électrogène mobiles ont été raccordés au réseau, permettant de réalimenter 60% de la population, a fait savoir EDF dans un communiqué.
Augmentation du nombre de gendarmes pour faire face aux violences
«Maripasoula fonctionne avec huit gendarmes au quotidien», a détaillé le préfet face à la presse le 7 octobre. Mais face aux tensions, 23 gendarmes mobiles, en repos en forêt, ont été envoyés en renfort, ce que «Maripasoula n’avait pas vu depuis un petit moment», selon Thierry Queffelec.
Dans la nuit du 6 au 7 octobre, dix autres gendarmes, équipés pour le maintien de l’ordre, ont été dépêchés dans cette commune qui avec ses 18 000 kilomètres carrés est la plus étendue de France. Les vols assurés par la compagnie Air Guyane sont suspendus depuis le 6 octobre, empêchant de rallier la commune à la préfecture, Cayenne.
L’état d’urgence sanitaire décrété en Guadeloupe, Guyane, Mayotte, Saint-Martin et Saint-Barthélémy