Des échanges de tirs ont fait au moins cinq morts ce 5 mars dans le Haut- Karabakh. Cette région du Caucase est disputée entre des séparatistes arméniens et l'Azerbaïdjan.
Les autorités arméniennes du Nagorny Karabakh ont affirmé dans un communiqué qu’un groupe de «saboteurs» de l’armée azerbaïdjanaise avait tiré dans la matinée sur une voiture de police de l’administration séparatiste.
«Trois fonctionnaires de police sont morts», a indiqué cette source, précisant qu’un quatrième avait reçu une blessure par balle à la poitrine avant d’être transporté à l’hôpital.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan se renvoient la responsabilité
De son côté, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a démenti cette version, affirmant que des échanges de tirs avaient eu lieu après une tentative de contrôler des véhicules suspectés de transporter des armes depuis l’Arménie vers des zones du Karabakh tenues par Bakou.
Manifestation d’Arméniens du Haut-Karabagh contre le blocage du corridor de Latchine par des Azéris
«On a ouvert le feu sur des soldats azerbaïdjanais, la fusillade a fait des morts et des blessés des deux côtés», a indiqué le ministère, avant de préciser par la suite que deux soldats azerbaïdjanais étaient «devenus martyrs».
Selon cette source, l’incident a eu lieu sur une route reliant la localité de Lisagor (Turchsu en azéri) à Stepanakert, la capitale des séparatistes arméniens.
De son côté, la diplomatie arménienne a jugé «absurdes» les explications azerbaïdjanaises, affirmant qu’aucune preuve du transport d’armes n’avait été présentée.
3 Employees for the Passport Department of the Nagorno-Karabakh Republic were reportedly Killed early this morning when their Vehicle was Attacked by Azerbaijani Military Forces; Russian Peacekeepers are currently on-site and Investigating the Attack. pic.twitter.com/yFlSUrmC1Z
— OSINTdefender (@sentdefender) March 5, 2023
Le corridor de Latchine bloqué par des militants azerbaïdjanais
Depuis décembre, la route vitale reliant l’Arménie au Nagorny Karabakh, nommée corridor de Latchine, est bloquée par des militants azerbaïdjanais qui déclarent protester contre des mines illégales dans la région.
Mais Erevan affirme que ce blocage a été ordonné par Bakou et entraîne une crise humanitaire dans les zones séparatistes, où le ravitaillement arrive maintenant au compte-gouttes.
L’Azerbaïdjan et les forces séparatistes arméniennes, soutenues militairement par Erevan, se sont affrontés lors de deux guerres, l’une après la dislocation de l’URSS, l’autre à l’automne 2020. Lors de la première, qui a fait 30 000 morts, les séparatistes ont pris le contrôle du Haut-Karabakh et de zones tampon autour de ce territoire montagneux. Lors du deuxième conflit, qui a fait 6 500 morts, l’Azerbaïdjan a repris ces zones tampon et une bonne partie du Haut-Karabakh.
Un cessez-le-feu, signé sous l’égide de Moscou, a été suivi du déploiement d’un contingent de soldats de la paix russes. Les tensions restent néanmoins vives et les parties ne sont pas parvenues à un accord de paix.
Sommet de Sotchi: les dirigeants arménien et azebaïdjanais acceptent une déclaration commune