Anne Hidalgo a dîné avec plusieurs personnalités du PS, dont François Hollande, pour évoquer les législatives et la reconstruction de la gauche, mais sans le premier secrétaire, Olivier Faure. La présidentielle est-elle déjà perdue dans les esprits ?
L’actuelle candidate à la présidentielle Anne Hidalgo, l’ancien chef d’Etat François Hollande, les maires de Lille et de Nantes, Martine Aubry et Johanna Rolland, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, ou encore le sénateur Patrick Kanner, étaient présents à une réunion «secrète», qui s’est tenue le 6 avril au soir au Sénat, selon Le Monde qui a révélé l’information.
Ce dîner, convoqué par la candidate socialiste qui termine une campagne difficile, avait pour objectif de «discuter et se positionner pour voir comment conduire les dernières heures de campagne» et envisager ensuite la reconstruction de la gauche, a-t-elle expliqué le 7 avril à la presse lors d’un déplacement à Rouen, à trois jours du premier tour de la présidentielle.
«Mon rôle c’est de rassembler, de prendre le pouls, d’écouter les conseils», a-t-elle affirmé. Mais «demain [vendredi 8 avril] je verrai Olivier Faure», a-t-elle ajouté. Le Premier secrétaire du PS était en effet absent à la rencontre de la veille et Le JDD de dévoiler une tension entre celui-ci et François Hollande qui n’aurait pas désiré sa compagnie.
L’entourage de la maire de Paris explique à l’AFP que la candidate «parle à tout le monde, mais des binômes ne se parlent pas». Ce qui est donc notamment le cas entre Olivier Faure et François Hollande.
«Le fait qu’Olivier Faure n’était pas là, il ne faut pas l’interpréter comme le fait qu’elle serait de ceux qui pensent que c’est de sa faute. Absolument pas», insiste la même source.
Au sein du PS, certains se sont émus de cette réunion sans le Premier secrétaire. «J’ai été très surpris d’apprendre ce dîner, ce n’est ni le bon timing, ni le bon format pour imaginer la suite, ni les bonnes personnes autour de la table», a expliqué un cadre du PS auprès de l’AFP.
Anne Hidalgo a aussi assuré qu’elle allait continuer à «rencontrer et appeler des femmes et des hommes qui sont importants, non seulement pour aller au bout de ce premier tour mais aussi préparer la suite, c’est-à-dire les législatives».
«Il s’agit de permettre d’avoir dans notre pays une opposition républicaine de gauche, qui soit forte à l’Assemblée nationale. Il va falloir qu’on soit tous ensemble, il n’y a pas de place pour les aventures individuelles. Mon rôle c’est de les rapprocher», a-t-elle insisté.
Céline Pina : «La gauche s’est détournée de la dimension universaliste pour servir des clientèles»