Le Premier ministre hongrois a fait part de son intention de recueillir l'avis de la population sur les sanctions actuelles et futures de l'UE visant la Russie, estimant qu'elles n'ont pas été décidées démocratiquement.
Le Premier ministre Viktor Orban a annoncé le 26 septembre devant le Parlement qu’il allait organiser des «consultations nationales» afin de recueillir l’avis des Hongrois sur les sanctions imposées par l’UE à la Russie, rapporte le journal Magyar Nemzet.
«Les sanctions [contre la Russie] ont été introduites de manière antidémocratique», a affirmé le dirigeant, qui a fait part à de multiples reprises de son opposition à ces mesures. Mettant en avant les répercussions de ces mesures, il a fustigé «une décision des bureaucrates de Bruxelles, pour laquelle les peuples européens paient maintenant», et souligné la nécessité de mieux connaître l’opinion de la population à ce sujet.
«Pour la première fois en Europe, en Hongrie, nous allons demander l’avis du peuple concernant les sanctions», a déclaré Viktor Orban. Ladite consultation doit permettre de déterminer si le peuple hongrois soutient les mesures actuelles, et s’il est favorable à l’introduction de nouvelles sanctions envisagées par l’UE en réponse à l’organisation de référendums portant sur le rattachement à la Russie organisés dans Les Républiques de Donetsk et Lougansk, reconnues par Moscou, ainsi que les zones sous contrôle russe des régions de Kherson et Zaporojié. L’AFP avait déjà évoqué la perspective d’une consultation nationale le 22 septembre, rappelant que la Hongrie avait déjà utilisé ce procédé pour recueillir l’avis de la population par le passé, au sujet de la politique migratoire par exemple.
Le conflit ukrainien risque de se prolonger en raison de l’implication de l’Occident, avertit le dirigeant
Plus globalement, Viktor Orban a jugé que les sanctions économiques imposées par l’Occident à la Russie ont conféré une dimension mondiale au conflit ukrainien, alors que celui-ci aurait pu conserver un caractère local et limité. Le Premier ministre a estimé qu’il fallait se préparer à des hostilités de longue haleine, en ajoutant que «les Etats-Unis et l’UE aident l’Ukraine avec de l’argent, alors que les ressources de la Russie sont inépuisables», celle-ci tirant profit des prix élevés de l’énergie. Le dirigeant a enfin ajouté qu’il était catégoriquement opposé à la «poursuite» du conflit et a appelé à «des pourparlers de paix immédiats et à un cessez-le-feu» entre Moscou et Kiev.
Le 26 septembre également, Budapest a fait part de sa ferme opposition à toute sanction de l’Union européenne qui toucherait à la coopération nucléaire avec Moscou, la qualifiant de «ligne rouge» à ne pas franchir. Si elle applique une partie des sanctions européennes, la Hongrie a négocié plusieurs exemptions et choisi de faire cavalier seul en matière énergétique, en négociant des livraisons de gaz supplémentaires avec le géant russe Gazprom début septembre.
«Ligne rouge» : la Hongrie rejette toute sanction de l’UE qui viserait le nucléaire russe