Le gouvernement hongrois a donné le 17 novembre le coup d'envoi d'une nouvelle consultation nationale visant à «défendre la souveraineté» du pays d'Europe centrale face à diverses positions de l'Union européenne, dont le pays est membre.
«Bruxelles veut établir des ghettos de migrants en Hongrie. Qu’en pensez-vous? », interroge l’une des 11 questions du formulaire publié sur la page Facebook du gouvernement. Le Premier ministre Viktor Orban a plusieurs fois utilisé les consultations nationales, sans effet légal, depuis 2015 pour sonder la population. Une nouvelle a été lancé le 17 novembre.
Il a expliqué la semaine dernière espérer recevoir un soutien afin de « tenir bon » dans sa bataille avec Bruxelles.
Outre la politique migratoire, la consultation aborde la question de la guerre en Ukraine voisine, avec laquelle la Hongrie entretient des relations tendues. «Bruxelles veut donner davantage d’armes et d’argent à l’Ukraine», «Bruxelles veut que l’Ukraine rejoigne l’Union européenne»: la population est appelée à donner son avis sur ces points.
Bien que membre de l’UE, la Hongrie s’est tenue en retrait de la vindicte occidentale vis-à-vis de la Russie, approuvant jusque-là les sanctions mais maintenant un dialogue avec Moscou. Cette position a été réaffirmée le 17 octobre dernier, lors de la rencontre d’Orban et Poutine à Pékin. Admettant que rencontrer ce dernier n’était pas chose aisée, Orban avait toutefois déclaré que «la Hongrie n'[avait] pas voulu s’opposer à la Russie. L’objectif de la Hongrie est toujours de coopérer, c’est ce que nous avons fait».
Budapest veut maintenir un embargo sur les céréales ukrainiennes
Concernant l’embargo sur l’importation de céréales ukrainiennes – que Budapest refuse de lever contre l’avis de Bruxelles – les électeurs ont le choix entre «soutenir par tous les moyens les agriculteurs hongrois» ou «ouvrir notre marché aux grains ukrainiens génétiquement modifiés».
Dans une question sur le Hamas, la consultation affirme que ce mouvement islamiste palestinien a reçu de l’aide financière de Bruxelles.
Sur un autre sujet, le gouvernement accuse Bruxelles et «diverses organisations d’étrangères» d’interférer dans la vie politique hongroise en «distribuant des milliards d’euros» à l’opposition. Et appelle à se prononcer sur une législation plus stricte, un projet actuellement en discussion.
Les citoyens sont invités à renvoyer le questionnaire par la poste d’ici au 10 janvier, avec également bientôt la possibilité de le remplir en ligne. En 2022, Sur les huit millions d’électeurs, 1,4 million avaient participé, soit 17,5%. Invoquant leurs réponses, le gouvernement avait assuré que 97% des Hongrois qui s’étaient exprimés s’étaient opposés aux sanctions.
L’entrée de l’Ukraine dans l’UE «ne satisfait pas aux critères», objecte Budapest