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Sommet «pour la paix » au Caire : «il faut mettre fin au cauchemar», demande Guterres

Réunis «pour la paix» au Caire, des dirigeants du monde ont réclamé le 21 octobre un « cessez-le-feu » entre Israël et le Hamas, plaidant pour une aide « massive » à Gaza et une «solution» définitive à 75 ans de conflit israélo-palestinien.

Le passage de Rafah, le 20 octobre (image d’illustration).

Un convoi d’aide humanitaire est entré à Gaza par le passage de Rafah

«Il faut agir maintenant pour mettre fin au cauchemar», a lancé le patron de l’ONU Antonio Guterres lors de la réunion «pour la paix», le 21 octobre au Caire. 

La bande de Gaza, désormais sous «siège complet» d’Israël, a «besoin d’un acheminement massif d’aide», a ajouté le secrétaire général des Nations Unies, alors que seuls 20 camions sont passés samedi 21 octobre au matin de l’Egypte vers la bande de Gaza. Pour l’ONU, il faudrait au moins 100 camions par jour pour les 2,4 millions de Gazaouis privés de tout.

Guterres a lancé ce plaidoyer devant les chefs d’Etat d’Egypte, de Jordanie, de l’Autorité palestinienne, notamment, ainsi qu’un parterre de chefs de diplomatie arabes et européens, les patrons de la Ligue arabe, de l’Union africaine et de l’Union européenne. La Russie, la Chine, le Japon, le Canada et les Etats-Unis étaient également représentés.

Pour l’heure, plus de 1 400 personnes ont été tuées et 200 prises en otage en Israël par le Hamas depuis son attaque meurtrière le 7 octobre et que près de 4 400 Palestiniens ont été tués par les représailles israéliennes à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.

«56 ans d’occupation sans fin en vue»

Abdallah II de Jordanie a réclamé «un cessez-le-feu immédiat», tandis que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé que «l’unique solution à la question palestinienne est la justice», soulignant le «droit» des Palestiniens «à établir leur Etat».

Pedro Sanchez, le chef de gouvernement espagnol, a de son côté exhorté la communauté internationale à «ne pas laisser le conflit devenir une crise régionale «On ne peut pas repousser une solution», a-t-il martelé.

Guterres est revenu sur «le contexte plus large», évoquant «56 ans d’occupation sans fin en vue ». «Mais rien ne peut justifier l’attaque condamnable du Hamas» qui doit, a-t-il poursuivi, «libérer immédiatement et sans condition» les quelque 200 otages qu’il a enlevés en Israël.

Il faut, a ajouté le président de l’Autorité palestienne Mahmoud Abbas, «la fin de l’occupation des Territoires palestiniens par Israël et la solution à deux Etats » israélien et palestinien –avec, pour les Palestiniens, Jérusalem-Est actuellement occupée et annexée par Israël comme «capitale».

Le président américain Joe Biden, qui ne participe pas à ce sommet, tout comme Israël, avait indiqué lors d’une visite-éclair mercredi 18 octobre à Tel Aviv, que la guerre entre Israël et le Hamas renforçait sa «détermination» pour une solution à deux Etats.

«Nous ne partirons pas»

«Nous ne partirons pas», a répété trois fois Abbas alors que depuis des jours Le Caire et Amman sont vent debout contre l’ordre israélien d’évacuer les Palestiniens du nord de la bande de Gaza vers le sud frontalier de l’Egypte. 

Immeubles rasés dans la ville d'Al-Zahra, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 octobre (image d'illustration).

Dans Gaza sous les bombes, les habitants craignent une nouvelle «Nakba»

Ils y voient un premier pas vers «un déplacement forcé» des Palestiniens vers le Sinaï égyptien qui équivaudrait selon Abbas à «une deuxième Nakba» (la catastrophe en arabe), en référence à l’expulsion d’environ 760 000 Palestiniens à la création d’Israël en 1948.

«Le monde est silencieux», s’est insurgé Abdallah II et «c’est un message très dangereux»: «le monde arabe l’entend clairement: les vies palestiniennes valent moins que les vies israéliennes. Nos vies valent moins que d’autres vies (…) les droits humains ont des limites: ils s’arrêtent aux frontières, aux races et aux religions», a-t-il fustigé.

Le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a, de son côté, dénoncé «une aide militaire inconditionnelle à Israël qui ne sert qu’à maintenir l’occupation» des Territoires palestiniens. 

Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan a, lui, dénoncé le rejet par le Conseil de sécurité de l’ONU de deux résolutions appelant à l’arrêt des hostilités. L’un d’entre elles avait été présentée par la Russie et bloquée par les Occidentaux.

L’Egypte, à l’initiative de ce sommet, se veut en première ligne diplomatique sur le dossier israélo-palestinien. Premier pays arabe à avoir signé la paix avec Israël en 1979, Le Caire est un médiateur traditionnel entre Israël et les Palestiniens –notamment le Hamas– et contrôle le point de passage de Rafah, unique ouverture sur le monde de Gaza qui ne soit pas aux mains d’Israël.

Evoquant ce terminal, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a plaidé pour «les personnes qui souhaitent sortir de Gaza», évoquant notamment les agents du centre culturel français de Gaza, l’une des très rares institutions étrangères du petit territoire.

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