Alors que les dossiers internes de Twitter révèlent l'implication du FBI dans la censure de l'affaire Hunter Biden – et de fait, son ingérence dans l'élection de 2020 – l'agence, pour sa défense, se pose en victime des «théoriciens du complot».
Dans un communiqué publié le 21 décembre, le FBI a finalement commenté les révélations des Twitter files, qui mettent notamment en cause l’agence de renseignement américain pour son rôle dans la censure de l’affaire Hunter Biden par le réseau social.
Sans grande surprise, l’agence se contente de balayer d’un revers de la main la multitude de révélations et les inquiétudes légitimes qu’elles suscitent, se disant irréprochable et se posant en victime de ce qu’elle désigne comme des «théoriciens du complot». Les fichiers remis aux journalistes par le PDG de Twitter, Elon Musk, «ne montrent rien de plus que des exemples de nos engagements traditionnels, de longue date et continus avec le gouvernement fédéral et le secteur privé», soutient ainsi le FBI dans son communiqué.
«Il est regrettable que des théoriciens du complot et d’autres personnes alimentent le public américain en informations erronées dans le seul but de tenter de discréditer l’agence», conclut-elle, estimant que «les hommes et les femmes du FBI travaillent chaque jour pour protéger le public américain».
Des millions de dollars versés à Twitter par le FBI, selon Elon Musk
Dans le septième volet des révélations basées sur l’analyse de documents internes de Twitter, certaines pratiques des services de renseignement américains ont été mises à nues. Les documents démontrent notamment que le FBI a déployé un «effort organisé» afin de discréditer les informations divulguées sur le fils du président démocrate Hunter Biden, à la fois avant et après la parution, le 14 octobre 2020, de l’article explosif du New York Post sur le sujet. Pour parvenir à cette fin, le FBI a tout fait pour relier cette affaire à une opération d’ingérence russe – que l’agence savait être un leurre.
A plusieurs reprises, des cadres de Twitter soulignent dans leurs communication avec l’agence qu’il n’existe «aucune preuve» pour étayer les allégations de désinformation étrangère et expriment leur malaise face à l’ingérence du FBI. L’agence a par ailleurs a versé à Twitter plus de 3,5 millions de dollars pour, selon Elon Musk, censurer certaines informations.
La Maison Blanche a jusqu’à présent refusé de commenter les révélations sur Twitter, renvoyant aux réponses du FBI. Pour l’ancien membre du Congrès Ron Paul ces révélations sont la preuve que le FBI s’est entendu avec Twitter pour priver les Américains de leur droit constitutionnel à la liberté d’expression.
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