France

Menace de cotation de TotalEnergies à New York: alerte à Bercy

Bruno Le Maire entend peser ce 2 mai pour que le géant français TotalEnergies ne déplace pas sa cotation principale à la Bourse de New York. Le désaveu serait énorme pour le ministre français de l’Économie.

Le ministre de l'Économie a annoncé le 21 janvier une hausse de l'électricité avec la fin du bouclier tarifaire.

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«Je suis là pour faire en sorte que ça n’ait pas lieu.» Sur le plateau de BFMTV ce 2 mai, le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire a affirmé vouloir se «battre» pour éviter que la cotation de l’énergéticien TotalEnergies soit déplacée à New York.

Une hypothèse envisagée par Patrick Pouyanné, le directeur général de TotalEnergies, le 26 avril auprès du média américain Bloomberg. Ce dernier estime que les actionnaires européens sont vendeurs ou se maintiennent, quand les actionnaires américains sont acheteurs et qu’il serait plus pratique de déplacer la cotation principale du groupe à New York.

Un départ de Total, même partiel, constituerait un désaveu pour le ministre de l’Économie et un risque puisqu’il s’agit de la plus grosse entreprise du pays. Bruno Le Maire, interrogé par la présentatrice Apolline de Malherbe, dit prendre le sujet «au sérieux», évoquant «une décision grave» et estimant que la France a «besoin de Total», une entreprise qu’il qualifie d’«atout» pour le pays.

«C’est une décision grave»

Les déclarations du patron de Total sur cette possible délocalisation de la cotation principale, pourraient, selon Le Figaro, être une conséquence des déclarations de Bruno Le Maire sur la possible taxation des rachats d’actions.

Le ministre a par ailleurs été interrogé par la présentatrice sur la possibilité que cette menace de Total soit la conséquence de relations tendues entre l’exécutif et l’énergéticien. Celle-ci lui a ainsi demandé : «Est-ce qu’il n’y a pas entre vous une forme de provocation, de chantage ?» Une question éludée par Bruno Le Maire qui a alors invoqué «l’intérêt supérieur de la nation».

Une déclaration qui lui a valu des railleries sur internet. Le compte, très suivi, du militant de gauche Marcel Aiphan a ainsi sous-entendu que l’annonce faite par Bruno Le Maire atteste du risque de départ de Total…

Menace économique et risque politique

Échaudé par la mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire sur la «prise en compte et le respect des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France», Total pourrait  ainsi être tenté de partir en exil. En revanche, les inquiétudes du ministre sur un hypothétique déménagement du siège social du groupe hors de France ont été écartées, le groupe et son directeur général Patrick Pouyanné ayant déclaré en février : «L’État n’est pas actionnaire de TotalEnergies. TotalEnergies a son siège en France, TotalEnergies obéit aux lois et règlements de l’ensemble des pays dans lesquels il est.»

Souvent mis en cause par les activistes climatiques, Total avait également été pointé du doigt en mars 2023 dans le cadre du conflit ukrainien pour une supposée «complicité de crimes de guerre». L’entreprise a balayé des accusations diffamatoires, outrancières et infondées.  

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