Onze membres des forces de l'ordre iraniennes ont été tués, dans la nuit du 3 au 4 avril, dans des attaques djihadistes contre plusieurs postes de police dans les villes de Rask et Chabahar, au sud-est du pays.
Trois postes de police ont été attaqués, dans les villes iraniennes de Rask et Chabahar, au Sistan-Baloutchistan, non loin de la frontière avec le Pakistan, dans la nuit du 3 au 4 avril par le groupe djihadiste sunnite Jaish al-Adl (Armée de la justice en arabe).
Selon la télévision publique iranienne, 11 membres des forces de l’ordre ont été tués dans ces affrontements. «Deux policiers, deux gardes-frontières et sept Gardiens de la révolution et volontaires du Basij ont été tués dans des affrontements armés avec le groupe terroriste Jaish al-Adl», a dénombré l’agence Irna, rehaussant un précédent bilan faisant état de cinq morts.
«Les affrontements se poursuivent dans trois régions du Baloutchistan, dans les villes de Sarbaz, Rask et Chabahar», avait alors précisé l’agence iranienne.
Le général Mohammad Pakpour, commandant de l’armée de terre des Gardiens de la révolution, a déclaré à la télévision que 15 des assaillants avaient été tués lors des affrontements avec les forces de l’ordre.
Une zone frontalière régulièrement secouée par des attentats
Dans cette région frontalière de l’Afghanistan et du Pakistan, les forces de sécurité sont régulièrement ciblées par Jaish al-Adl. Formé en 2012, ce groupe se présente comme luttant pour l’indépendance de la province du Sistan-Baloutchistan et pour les droits des Baloutches. Il est considéré comme un groupe terroriste par Téhéran.
Le 10 janvier, un policier avait été tué dans une attaque contre un commissariat de Rask. Mi-décembre, une autre attaque revendiquée par le groupe terroriste contre un commissariat de Rask avait tué 11 policiers. Deux semaines plus tôt, deux autres policiers avaient été tués par les djihadistes.
Mi-janvier, des frappes iraniennes contre Jaish al-Adl, au Pakistan, avaient envenimé les relations entre Téhéran et Islamabad, le tout alors que le Proche-Orient était secoué par la guerre opposant le mouvement islamiste palestinien Hamas à Israël dans la bande de Gaza et par les attaques des Houthis du Yémen.
Deux jours après les frappes iraniennes, le Pakistan avait mené une «série de frappes de précision» contre «des caches terroristes» en Iran, causant la mort d’au moins neuf personnes, selon les autorités iraniennes. À la suite de cet échange meurtrier, les chefs des diplomaties iranienne et pakistanaise s’étaient rencontrés, fin janvier, à Islamabad.
Iran : au moins neuf morts dans des frappes pakistanaises