Les conservateurs vont renforcer leur majorité au Parlement iranien, selon les résultats partiels des élections du 1er mars. Le Président Ebrahim Raïssi y a vu «un nouvel échec historique infligé aux ennemis de l'Iran».
Deux jours après le scrutin, le dépouillement des bulletins de vote s’est poursuivi ce 3 mars, dans l’attente de la proclamation des résultats définitifs par le ministère de l’Intérieur.
Les médias publics ont estimé que le taux de participation s’était élevé à environ 41%. Celui-ci s’était hissé à 42,57% aux précédentes législatives de 2020.
Le double scrutin destiné à élire les 290 députés et les 88 membres de l’Assemblée des experts, chargée de désigner le guide suprême, a donc mobilisé quelque 25 millions des 61 millions d’électeurs, dans un pays de 85 millions d’habitants.
Le boycott fomenté «par des ennemis de l’étranger» a échoué, selon les autorités
Les autorités se sont félicitées du niveau de la participation, démontrant, selon elles, que «le plan de boycott des élections, fomenté par des ennemis de l’étranger» n’avait pas fonctionné.
C’est «un nouvel échec historique infligé aux ennemis de l’Iran après les émeutes» de 2022, a jugé le 2 mars le président Ebrahim Raïssi, qui avait à l’époque fustigé des tentatives de déstabilisation fomentées à l’étranger.
Le quotidien réformateur Ham Mihan a quant à lui estimé que l’abstention représentait «une chute pour le pouvoir», regrettant que «l’âme des élections fût perdue». La principale coalition de partis réformateurs, le Front des réformes, avait annoncé son refus de participer à ces «élections dénuées de sens» après la disqualification de nombreux de ses candidats.
Pour la première fois, le chef de file de ce camp et ancien président Mohammad Khatami, qui a dirigé le pays entre 1997 et 2005, n’a pas voté .
En revanche, l’ex-président Hassan Rohani (2013-2021) s’est rendu dans un bureau de vote malgré la disqualification controversée de sa candidature à l’Assemblée des experts, chargée de désigner le guide suprême.
L’abstention semble avoir favorisé les candidats conservateurs. Les plus modérés ont été battus ou devront passer par un second tour en avril ou mai, qui sera nécessaire pour pourvoir les sièges restants de la capitale. Ainsi, à Téhéran, les 12 députés élus appartiennent tous au courant conservateur, qui défend le gouvernement du président Ebrahim Raïssi.
La majorité composée de conservateurs est partisane d’une ligne stricte sur les valeurs de la République islamique et de fermeté vis-à-vis des pays occidentaux, en particulier les Etats-Unis et Israël, qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques avec l’Iran.
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