Devançant les unionistes (fidèle à la monarchie britannique) au pouvoir depuis des décennies, le parti nationaliste Sinn Fein, partisan d'une réunification de l'Irlande, a remporté une victoire historique en Irlande du Nord.
Alors que touche à sa fin le long dépouillement des bulletins de vote déposés le 5 mai dans les urnes pour désigner les 90 élus de l’Assemblée locale d’Irlande du Nord (Royaume-Uni), des résultats presque définitifs donnent ce soir du 7 mai plusieurs sièges d’avance au Sinn Fein face à son rival unioniste Democratic Unionist Party (DUP), fidèle à la couronne britannique.
Ex-vitrine politique du groupe paramilitaire Armée républicaine irlandaise (IRA), le parti nationaliste Sinn Fein est partisan d’une réunification de l’Irlande. Sa victoire lui permet de nommer un Premier ministre local, pour la première fois en cent ans d’histoire de la province britannique.
J’offrirai un leadership inclusif, qui célèbre la diversité, qui garantit les droits et l’égalité pour ceux qui ont été exclus, discriminés ou ignorés dans le passé
La dirigeante du Sinn Fein en Irlande du Nord, Michelle O’Neill, a estimé que celle-ci allait entrer dans une «nouvelle ère». Michelle O’Neill a en outre promis de dépasser les divisions, déclarant : «J’offrirai un leadership inclusif, qui célèbre la diversité, qui garantit les droits et l’égalité pour ceux qui ont été exclus, discriminés ou ignorés dans le passé.»
Risque de paralysie
Le gouvernement d’Irlande du Nord doit être dirigé conjointement par nationalistes et unionistes en vertu de l’accord de paix de 1998.
Mais les pourparlers pour la formation d’un gouvernement s’annoncent difficiles et le risque de paralysie plane, les unionistes refusant de rejoindre un gouvernement tant que resteront en place les contrôles douaniers post-Brexit, qui menacent selon eux l’intégrité du Royaume-Uni.
«Je veux un gouvernement en Irlande du Nord, mais il doit être basé sur des fondations stables», a déclaré le chef du DUP Jeffrey Donaldson, déplorant que le protocole nord-irlandais négocié par Londres et l’UE portait «atteinte à l’économie» de la province et à sa «stabilité politique».
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