15 000 manifestants se sont rassemblés le 22 octobre à Paris pour demander l'arrêt des opérations militaires israéliennes à Gaza, à l'appel d'un collectif réunissant notamment des organisations marquées à gauche. Il s'agissait de la première manifestation parisienne en faveur de Gaza non interdite par la préfecture de police.
«Israël assassin, Macron complice», «pas de paix sans décolonisation» : les participants au rassemblement organisé le 22 octobre, place de la République à Paris ont multiplié les slogans pro-palestiniens, à l’occasion de cette première manifestation parisienne à ne pas avoir initialement fait l’objet d’une interdiction par la préfecture de police de Paris.
Le Conseil d’Etat s’était opposé le 19 octobre à l’interdiction systématique exigée par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, et le tribunal administratif de Paris avait annoncé dans la foulée lever l’interdiction préfectorale d’une manifestation propalestinienne, qui était alors déjà en cours place de la République, y voyant une «atteinte grave» à la liberté de manifester.
Selon un décompte de la préfecture de police de Paris, cette nouvelle manifestation a réuni quelque 15 000 personnes. La préfecture n’a pas signalé d’incidents.
Foule très importante sur la Place de la République à Paris en soutien à la Palestine.#Palestine#Israel#Hamas#Gazapic.twitter.com/Icnt32Kf4r
— Luc Auffret (@LucAuffret) October 22, 2023
Le collectif «Pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens» à l’initiative du rassemblement a déployé une banderole au pied de la statue de la République, appelant la France à «demander un cessez-le feu immédiat» et «halte au massacre à Gaza».
«Une guerre d’élimination», selon France Palestine Solidarité
«Macron donne un permis de tuer à Israël», a accusé le président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), Bertrand Heilbronn. A propos des attaques du Hamas du 7 octobre, «l’émotion est légitime» mais «son instrumentalisation est criminelle en servant à justifier une guerre d’élimination que l’État d’Israël est en train de mener contre le peuple palestinien», a-t-il ajouté.
La CGT, FSU, La France Insoumise, l’Union syndicale Solidaires, l’association France-Palestine-Solidarité, le Mrap, le collectif des Musulmans de France ou encore l’Union juive française pour la Paix font partie de la quarantaine d’organisations membres du collectif.
Forte mobilisation en cours à Paris sur la place de la République en soutien aux Palestiniens et pour demander un cessez-le-feu immédiat. pic.twitter.com/NjpVFYkgPc
— Remy Buisine (@RemyBuisine) October 22, 2023
Macron avait demandé un «délai de décence»
Le 19 octobre, Emmanuel Macron avait dialogué avec des jeunes dans la rue : «Il y a des gens qui veulent manifester de façon pacifique mais dedans il y a des éléments radicaux et qui brûlent des drapeaux israéliens. Nous on a une voix pour la paix et ça c’est beaucoup plus efficace, croyez-moi», avait-il justifié, évoquant un «délai de décence».
Plus de 1 400 personnes ont été tuées sur le territoire israélien par les hommes du Hamas depuis le 7 octobre, selon les autorités israéliennes. Dans la bande de Gaza, plus de 4 650 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements menés en représailles par l’armée israélienne, d’après le ministère de la Santé du Hamas.
«Diversion» ? Darmanin sous le feu des critiques après avoir accusé Karim Benzema d’islamisme