Selon un sondage publié le 26 avril, 63% des Israéliens interrogés souhaiteraient la démission des responsables de Tsahal, six mois après l'échec sécuritaire du 7 octobre. Le 22 avril dernier, le chef du renseignement militaire israélien, Aharon Haliva, a donné sa démission.
L’opinion publique israélienne serait-t-elle à «bout de patience» vis-à-vis de ses responsables sécuritaires ? C’est ce que laisse entendre un sondage de Lazar Research pour Maariv, l’un des trois grands quotidiens israéliens.
D’après cette enquête d’opinion, dont les résultats ont été publiés le 26 avril, 63% des sondés estiment que les hauts responsables de Tsahal devraient démissionner. Une opinion partagée tant chez les électeurs de droite (61%) que chez les sympathisants des partis de centre-gauche (67%), selon Maariv.
La parution de cette enquête survient quelques jours après l’annonce de la démission du chef des renseignements militaires israéliens, Aharon Haliva. Le sondage a toutefois été mené les 17 et 18 avril, avant cette annonce.
Le 22 avril, plus de six mois après la sanglante attaque du Hamas contre le sud de l’État hébreu, le chef des renseignements militaire israélien avait annoncé sa démission. Le 7 octobre, des commandos du Hamas avaient pris de cours la défense israélienne et pénétré sur le territoire de l’État hébreu. Incursion au cours de laquelle près de 1 200 personnes ont été tuées d’après les chiffres des autorités israéliennes, majoritairement des civils, et près de 240 autres prises en otage et emmenées dans la bande de Gaza.
Cette attaque, sans précédent, est également considérée comme le plus gros raté de l’histoire du renseignement israélien.
L’exécutif israélien contesté
«La direction du renseignement sous mon commandement n’a pas été à la hauteur de la mission qui nous incombe», avait-il déclaré dans une lettre adressée à son état-major, citée par I24. «Je porte en moi ce jour noir depuis lors, jour après jour, nuit après nuit», avait ajouté Aharon Haliva, tout en affirmant qu’il porterait «à jamais l’horrible douleur de cette guerre».
Dans son courrier, l’officier a précisé demander à quitter ses fonctions et à se «retirer de Tsahal une fois la phase d’enquête terminée et après la nomination d’un nouveau chef du renseignement militaire».
Toujours selon le résultat de l’enquête, repris par Maariv, seuls 18% des sondés s’opposent à la démission des responsables militaires de leur pays. Un score qui n’est pas sans rappeler celui d’un autre sondage, réalisé par l’Institut israélien de la démocratie, et publié début janvier. Dans celui-ci 15% des personnes interrogées souhaitaient que Benjamin Netanyahou conserve son siège de Premier ministre une fois le conflit terminé.
Car plus encore que celui de la démission d’Aharon Haliva, ce sondage s’inscrit dans le contexte d’une contestation grandissante en Israël à l’encontre de l’exécutif israélien. Outre les pressions internationales en faveur d’un cessez-le-feu dans l’enclave gazaouie, Netanyahou et son gouvernement font face à des manifestations à l’encontre de leur gestion du conflit et de la libération des otages. Une grogne qui vient s’ajouter à celle déjà suscitée, avant-guerre, par le projet de réforme de la justice.
Manifestations, fronde en interne en Israël : Netanyahou sur la sellette ?